Jean-Marie Le Pen va demander ce mercredi devant le tribunal de Nanterre sa réintégration au Front national.
Une querelle familiale en procès. Le cofondateur du parti d’extrême droite, en 1972, avait été suspendu en mai 2015, puis exclu trois mois plus tard par le bureau exécutif. En cause : ses nombreuses déclarations sur la Shoah et le maréchal Pétain. Des provocations qui avaient écorné la stratégie de «dédiabolisation» du parti entreprise par Marine Le Pen. Depuis, père et fille ont rompu le contact.
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Estimant avoir subi «un très grave préjudice [...] à sa dignité, son honneur, sa notoriété et son action politique», l’ancien chef, aujourd’hui âgé de 88 ans, demande l’annulation de son exclusion, ainsi que deux millions d’euros de réparations. L’été dernier, à trois reprises, la justice lui avait déjà donné raison, notamment en annulant sa révocation du FN, puis en suspendant à deux reprises le congrès censé supprimer son statut de président d’honneur.
A six mois de la présidentielle, le Front national attend la décision du tribunal tout en se tournant vers 2017. Car, selon un cadre du parti, la campagne se fera sans le patriarche, dont l’exclusion est vue comme «une décision politique». De son côté, Jean-Marie Le Pen n’a pas encore affiché son soutien à sa fille pour le scrutin d’avril prochain.