Le ministre français de l’Économie Emmanuel Macron a présenté sa démission mardi au président de la République. Michel Sapin est nommé ministre de l'Economie et des Finances. La ministre de l'Outre-mer George Pau-Langevin a également souhaité mettre un terme à ses fonctions ministérielles pour des raisons personnelles.
«Emmanuel Macron, départ imminent», écrivaient Les Échos dans leur édition de mardi. Bien vu, le ministre de l'Economie a annoncé ce matin devant ses collaborateurs qu'il allait présenter sa démission à François Hollande. C'est chose faite depuis 15h. L'Elysée a indiqué qu'il avait démissionné "pour se consacrer entièrement à son mouvement politique". Emmanuel Macron a annoncé qu'il "prononcerait une allocution depuis Bercy" à 17h45 sur son départ du gouvernement.
Le président @fhollande a remercié E. Macron pour son action depuis août 2014 et a nommé M. Sapin ministre de l’Économie et des Finances.
— Élysée (@Elysee) 30 août 2016
Je prononcerai une allocution depuis Bercy que vous pourrez regarder en direct à partir de 17h45 : https://t.co/9TdX3eHQBy
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 30 août 2016
Au même momemnt, l'Elysée a annoncé la démission de George Pau-Langevin pour "raisons personnelles". Ericka Bareigts lui succède à l'Outre-mer.
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Le chef de l'Etat «a remercié (Emmanuel Macron) pour l'action conduite au ministère de l'Economie depuis août 2014 et, sur proposition du Premier ministre, a nommé Michel Sapin, ministre de l'Economie et des Finances», a déclaré l'Elysée.
Selon l'entourage du chef de l'Etat, "Emmanuel Macron est venu voir le président de la République hier matin (lundi) à l'Elysée pour lui faire part de sa réflexion quant à son mouvement politique" alors qu'"à ce moment-là, il n'avait pas pris de décision quant à son avenir". Le ministre et le président "se sont alors laissé un délai de réflexion" puis Emmanuel Macron "a contacté ce matin en tout début de matinée le président pour lui faire part de son souhait de remettre sa démission", François Hollande le recevant en catimini à cette fin à 15h mercredi.
Les règles du 14 juillet
Emmanuel Macron, a-t-on poursuivi de même source, «a souhaité démissionner parce que le président avait fixé des règles très claires qu'il avait encore rappelées le 14 juillet sur la cohérence et l'efficacité de l'action gouvernementale». Or, Emmanuel Macron qui «voulait se consacrer entièrement à son mouvement politique, n'entendait plus se conformer à ces règles» et «a donc démissionné», toujours selon l'entourage du chef de l'Etat.
Avec Michel Sapin, François Hollande «a fait le choix de l'efficacité, avec un pilotage unique de Bercy, la "solution la plus simple et la plus efficace pour poursuivre la politique conduite depuis 2012». Ont-ils parlé de la présidentielle ? «Non ils se sont concentrés sur l'action de l'exécutif, sa cohérence, son efficacité», a encore assuré l'entourage du président. Interrogé sur le virage à gauche souhaité par une partie du PS, on assure de même source que l'exécutif «continuera» à «suivre avec ténacité, détermination, efficacité» sa ligne actuelle.
L'élection présidentielle dans le viseur
Énarque (promotion Senghor 2004) et inspecteur des finances, ancien secrétaire général adjoint et conseiller économique de François Hollande à l’Élysée, Emmanuel Macron avait été nommé ministre de l’Économie et du Numérique en août 2014 en remplacement d'Arnaud Montebourg.
Son passage à Bercy fut marqué par l'adoption d'une loi sur «la croissance et l'activité», mais aussi par de nombreuses déclarations dénoncées par une partie de la gauche et une rivalité croissante avec le Premier ministre Manuel Valls, figure comme lui de l'aile réformiste du PS. En avril, M. Macron a créé le mouvement politique «En Marche» avec notamment un meeting parisien le 12 juillet au cours duquel il avait promis à ses soutiens «la victoire» en 2017.
Le 18 mai, le sénateur-maire (PS) de Lyon Gérard Collomb, un de ses principaux soutiens, avait déclaré que M. Macron serait «naturellement» candidat à l'Elysée en 2017 si François Hollande ne remontait pas dans les sondages. Le ministre ne devrait cependant pas participer à la primaire organisée par le PS, selon l'élu.