Le Front national "tend la main à la division" voulue par les jihadistes qui commettent des attentats comme celui de Nice en France, a dénoncé lundi le ministre de l'Intérieur Bernard Czeneuve, qui s'est dit "choqué" par l'absence selon lui de "respect" du "deuil" par certains responsables politiques.
"Il n'y a pas eu de respect par un certain nombre d'acteurs de la classe politique de la période de deuil", "immédiatement des polémiques sont survenues qui personnellement m'ont beaucoup attristé et choqué", a estimé Bernard Cazeneuve sur RTL.
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L'opposition de droite reproche depuis l'attaque du 14 juillet qui a fait 84 morts sur la Promenade des Anglais, fauchés par un Tunisien au volant d'un camion, de n'avoir pas pris les mesures nécessaires contre le terrorisme depuis les attentats de 2015. "Tout ce qui aurait dû être fait depuis dix-huit mois ne l'a pas été", a déclaré dimanche l'ex-chef de l'Etat Nicolas Sarkozy. "Je ne fais pas de polémique, je les trouve indignes dans le contexte", a répondu Bernard Cazeneuve, énumérant les mesures prises par l'exécutif comme il l'a fait dès dimanche dans un long communiqué cosigné par le Premier ministre Manuel Valls.
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A la présidente du FN qui réclame sa démission, il a lancé: "c'est précisément parce qu'elle me le demande que je ne le ferai pas et je le ferai d'autant moins que Marine Le Pen n'a voté aucune loi antiterroriste". "Marine Le Pen n'a qu'un discours, c'est de pointer les musulmans de France (...) Lorsque Daesh espère à travers les attentats qu'il commet créer des blessures et des fractures irréparables dans la société française (...) jusqu'à créer des tensions qui pourraient conduire au pire, et bien nous avons une formation politique en France qui tend la main à la division", a accusé le ministre. "Il faut que les Français sachent qu'il y a une mobilisation exceptionnelle de moyens et une volonté absolue de protéger le pays face à la menace terroriste", a-t-il assuré.
Interrogé sur les critiques sur l'absence de herses pour barrer l'accès à la Promenade des Anglais, le ministre a répondu: "Est-ce que vous imaginez que l'on puisse, dès lors que les terroristes peuvent frapper à tout moment en tout lieu du territoire national, mettre des herses partout, en tout lieu, en sachant de toutes les façons que même si nous le faisions, nous ne protégerions pas nécessairement les Français en garantissant le risque zéro ?"