Une arrivée au pouvoir du Front national constituerait un risque de "guerre civile" car le parti de Marine Le Pen "raccompagnerait à la frontière quatre millions de Français musulmans", a estimé lundi le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis.
"Si le Front national arrivait au pouvoir, il appliquerait son programme, je suppose. C'est-à-dire qu'il raccompagnerait à la frontière 4 millions de Français musulmans. Cela provoquerait des tensions énormes. On ferait la chasse à tout ce qui est maghrébin, comme on le fait à Mantes-la-Jolie en ce moment. On s'attaquerait donc à une partie de notre population. Ceci créerait des tensions insupportables pour la société française", a déclaré M. Cambadélis sur RTL.
"Cambadélis compare 4 millions de Français musulmans et les terroristes islamistes. Il a oublié de prendre ce matin sa pilule de Padamalgam", lui a aussitôt répondu sur Twitter Marine Le Pen.
Cambadélis compare 4millions de Français musulmans et les terroristes islamistes.Il a oublié de prendre ce matin sa pilule de Padamalgam MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 24 Août 2015
"Quand on est nul et complètement dépassé par la situation, on dit n'importe quoi et on ment. Signe de panique (...) Le FN repose donc la question: quid des étrangers fichés pour islamisme en France ? Que font-ils encore dans notre pays ? Doivent-ils être interdits de territoire ? Nous disons oui. Que M. Cambadélis réponde", a renchéri le vice-président du FN Florian Philippot.
"Guerre civile"
Le premier secrétaire du PS évoque ce risque de "guerre civile" dans un livre ("A gauche, les valeurs décident de tout", Plon) paru jeudi.
"Nous sommes à la veille des élections régionales. Si la gauche avance divisée, c'est la droite qui va l'emporter et l'extrême droite qui va s'imposer. Nous sommes ensembles dans les exécutif régionaux partout, les écologistes, les socialistes, parfois les communistes ou autre. Je ne vois pas pourquoi nous devrions nous diviser dans ces élections", a par ailleurs déclaré M. Cambadélis.
"Nous sommes dans une phase de fragmentation et je le regrette. Car plus la gauche est divisée, plus la droite et l'extrême droite dominent. J'appelle l'ensemble des formations politiques de gauche à réfléchir à cette équation", a-t-il insisté.
"Je ne peux pas croire que (Arnaud) Montebourg soit resté dans un gouvernement pendant près de deux ans qui appliquait le programme de la droite allemande", a-t-il par ailleurs répliqué à l'ex-ministre de l'Economie, qui a de nouveau dénoncé la politique de l'exécutif dimanche à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire).