Frédéric Cuvillier, député-maire socialiste de Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais), a relancé l'idée d'une écotaxe à un niveau régional dans une interview parue ce lundi 10 aût dans Les Echos. Une proposition immédiatement critiquée par Marine Le Pen.
"J'ai plaidé dès l'an dernier pour que le principe de l'écotaxe, qui a dû être abandonné au niveau national, puisse renaître dans les régions", a expliqué l'ancien ministre des Transports. "Ce sujet est particulièrement pertinent dans notre territoire, qui subit un fort transit de camions du fait de la proximité de l'Angleterre et de la Belgique", a-t-il dit, ajoutant qu'il souhaitait que la future région soit "pionnière dans la mise en place d'un tel dispositif".
L'écotaxe a été abandonnée par le gouvernement en octobre 2014. Mi-juin, la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, avait dit qu'elle allait examiner l'idée de laisser la possibilité à certaines régions de mettre en place une écotaxe pour les poids lourds en transit.
Le système belge en exemple
Frédéric Cuvillier a ainsi réclamé "un moratoire" au gouvernement sur le démantèlement des portiques dans la région Nord-Pas-de-Calais/Picardie et souhaite s'inspirer du système belge baptisé "Viapass". "Je propose donc l'extension du système belge, (...) cela pourrait constituer le premier pas vers la création d'une taxe transit européenne", a-t-il dit.
Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale et tête de liste PS pour les régionales en IDF, s'est également déclaré lundi sur RTL "favorable" à la mise en place d'une écotaxe pour les camions en Ile-de-France. "Je suis favorable à une écotaxe (...) Je pense que ce serait une bonne chose que de trouver un système qui permette d'élargir la base de nos financements pour pouvoir le plus vite possible réussir la modernisation de nos réseaux de transports", a dit M. Bartolone.
Vive opposition du FN
Au contraire, pour Marine Le Pen, "cette perspective, qui constituerait un nouveau coup très dur pour nos routiers, déjà gravement mis en difficulté par la concurrence déloyale exercée par des transporteurs en provenance d'Europe de l'Est, est parfaitement intolérable". "Le Front National s'opposera donc résolument à toute taxation supplémentaire des routiers français, y compris au niveau régional", ajoute la tête de liste du parti aux régionales de décembre prochain.
Ce projet est "affligé des tares habituelles du dogme socialiste, celles de la folie fiscale qui se drape encore une fois dans des prétextes moraux", a ajouté le chef de file du FN à la Région, Philippe Eymery.