L’hémicycle a connu une séance houleuse mardi. Pressenti depuis plusieurs jours, le Premier ministre a de nouveau dégainé l’article 49-3 de la constitution et ainsi fait adopter le projet de loi Macron en seconde lecture à l’Assemblée, comme il l’avait fait une première fois le 17 février dernier.
En se passant du vote des députés, Manuel Valls a provoqué la colère de nombre d’entre eux, qui ont quitté la salle pendant son intervention, dénonçant un déni de démocratie. «Le Parlement est humilié. On est dans le mépris le plus absolu de nos institutions», s’est insurgé le chef de file du groupe Les Républicains, Christian Jacob.
Il ne s’agit «pas un acte d’autorité» mais d’«un acte d’efficacité pour l’économie française», s’est justifié le locataire de Matignon, qui a apporté son soutien au ministre concerné Emmanuel Macron. «Le débat a eu lieu», a encore souligné le Premier ministre, en dépit d’une majorité divisée et d’une opposition en colère.
Les débats interrompus
Les députés Les Républicains et UDI ont d’ailleurs immédiatement déposé une motion de censure visant à renverser le gouvernement. Un scénario peu probable.
Conséquence de l’utilisation du 49-3, les débats sur le projet de loi «pour l’activité, la croissance et l’égalité des chances économiques», prévus initialement jusqu’au 24 juin, avec l’examen de plus de 1 000 amendements, n’auront pas lieu. Le texte va donc repartir au Sénat d’ici peu avant d’être définitivement adopté par l’Assemblée «d’ici au 14 juillet», a annoncé depuis l’Elysée le chef de l’Etat.