A près de six mois des élections régionales, prévues les 6 et 13 décembre, la campagne et les programmes se dessinent progressivement. L’occasion pour les élus locaux de faire part de leurs attentes pour la région. C’est notamment le cas de Bruno Beschizza, le maire UMP d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), qui souhaite une région plus homogène.
Qu’attendez-vous de ces élections régionales ?
Ce scrutin est l’occasion de changer la donne la Seine-Saint-Denis. Il y a une véritable fracture économique dans le département : les revenus par habitants y ont augmenté de 15 %, contre 21 % en moyenne dans la région. Le territoire est aussi touché par la désertification médicale, le chômage. Et 50 % des jeunes du département font des études supérieures, contre 70 % à Paris. Nous devons équilibrer les territoires.
Claude Bartolone, ex-président du 93, sera le candidat PS. Votre avis ?
Le fait qu’il soit engagé dans une élection tout en conservant ses fonctions de président de l’Assemblée nationale (au moins jusqu’en septembre) pose problème. Il doit choisir. C’est trop facile de se mettre en sommeil le temps de la campagne et de s’assurer de pouvoir ensuite reprendre le perchoir s’il ne gagne pas la région.
Que pouvez-vous dire de son bilan lorsqu'il était à la tête de votre département ?
Lorsque Claude Bartolone était le président de Seine-Saint-Denis, il n'a jamais donné de pouvoir au conseil général en matière de sécurité. Sauf que pour lutter efficacement contre la délinquance, il faut aider concrètement les villes, comme le fait le département des Hauts-de-Seine, par exemple. En ce sens, je veux d'ailleurs savoir ce qu'il pense des 200 000 euros de subventions alloués par la région pour la future salle de shoot à Paris. Cet argent serait mieux investi ailleurs.
Quel autre thème va peser dans la campagne selon vous ?
L’Ile-de-France est une région dense mais il ne faut pas oublier les territoires ruraux. Le manque d’actions publiques y a rendu le FN fort. Il faut donc lutter contre l’isolement social et économique des zones rurales. Valérie Pécresse doit d’ailleurs proposer prochainement une charte sur le sujet.
Elle a déjà établi une autre charte ce mois-ci, dédiée cette fois à l'éthique...
Valérie Pécresse propose des chartes car il y a une carence de la parole publique. C'est un moyen de reconstruire des contrats moraux avec les électeurs, de relancer des sujets, de rétablir de la confiance. Il s'agit là d'une méthode moderne de faire de la politique, surtout dans le cadre des régionales, qui sont des élections non incarnées.
Vous parliez d'équilibrer les territoires. C'est tout l'enjeu de la candidature française à l'organisation des JO de 2024. Comment le projet avance-t-il en Seine-Saint-Denis ?
Le conseil départemental a tenu une assemblée spéciale récemment sur le sujet. Il en a été de même à la région. De mon côté, je vais formuler un vœu au conseil municipal d'Aulnay-sous-Bois le 27 mai pour accueillir des infrastructures des Jeux olympiques. S'il est voté, le lobbying en faveur de la ville pourra commencer. Nous avons plein d'atouts à faire valoir, comme l'ex-site PSA et la future gare du Grand paris Express, prévue pour 2023, un an avant les Jeux.