Le président du Sénat Gérard Larcher (UMP) a lancé mardi que le "système n'a finalement jamais rien retenu depuis Pierre Bérégovoy", en rendant hommage à Jean Germain, (PS), qui s'est suicidé alors qu'il devait comparaître le matin même devant la justice.
"Jean Germain s'est senti condamné avant même d'être jugé, par un système qui n'a finalement jamais rien retenu depuis Pierre Bérégovoy", a déclaré le sénateur des Yvelines devant l'ensemble des sénateurs debout, en présence du président tunisien Béji Caïd Essebsi qui était reçu solennellement dans l'hémicycle.
L'ancien Premier ministre Pierre Bérégovoy s'était suicidé le 1er mai 1993, un mois après avoir quitté Matignon, alors que son nom avait été cité dans une affaire politico-financière, sans qu'aucune action judiciaire n'ait été engagée contre lui.
Un système qui s'emballe
"Ce système qui s'emballe, sans discernement, sans considération pour l'honneur, peut amener un homme à commettre l'irréparable", a poursuivi M. Larcher.
"Chacun doit observer la mesure des jugements qu'il peut porter sur autrui et savoir qu'ils peuvent avoir des conséquences tragiques", a-t-il ajouté, soulignant: "un homme public a droit au respect de sa dignité comme tout autre citoyen".
"Nous mesurons l'immense solitude à laquelle un élu peut se trouver confronté lorsqu'il est mis en cause, pour des raisons qui atteignent son honneur, sans aucune considération pour son engagement au nom de l'intérêt général pour sa commune ou pour la nation", a-t-il dit.
M. Larcher a aussi rendu hommage à Jean Germain, "un collègue apprécié par la qualité du travail qu'il menait à la commission des finances et par l'empreinte qu'il laisse sur la ville de Tours qu'il a gérée pendant 19 ans". "Nous partagions ensemble le même attachement pour le Liban", a-t-il rappelé. Les sénateurs ont ensuite observé un moment de recueillement.