Nicolas Sarkozy se refuse à tout "pronostic" pour les élections départementales des 22 et 29 mars et met en garde contre le "FNPS" en estimant que "voter FN au premier tour, c'est faire gagner la gauche au second", dans un entretien à paraître lundi dans Le Figaro. Le PS s'est montré choqué par cette sortie.
"Pour les départementales, je ne ferai aucun pronostic, car je ne suis pas commentateur de la vie politique. Je dis simplement à ceux qui ont voté Front national dans le Doubs : voter Front national a conduit à l'élection d'un député socialiste de plus", déclare l'ancien président de la République.
"Voter pour le FN au premier tour, c'est faire gagner la gauche au second. C'est le FNPS ! Voter pour l'UMP n'a jamais en revanche fait gagner la gauche. Voter FN, si. La seule réalité électorale, c'est le FNPS", affirme le président de l'UMP alors que la présidente du FN, Marine Le Pen, emploie très souvent l'expression "UMPS" pour renvoyer dos à dos UMP et PS.
M. Sarkozy lance un appel à "tous ceux qui sont ulcérés par le comportement et la politique de M. Hollande, par ses impôts et ses mensonges" : "vous avez le pouvoir d'adresser un carton rouge en votant contre le pouvoir socialiste. C'est le moment de le faire !"
Réactions courroucées
Cette sortie de l'ancien chef de l'État a suscité des réactions courroucées à gauche. "Après lui avoir ouvert la porte avec ses +Buissonneries+, il le met sur le même plan que le Parti socialiste, un parti républicain, lui!" s'est emporté le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, en allusion à l'ancien conseiller du président Patrick Buisson.
Thierry Mandon, secrétaire d'État à la Réforme de l'Etat, a lui qualifié d'"incompréhensible" l'argument du "FNPS" présenté par Nicolas Sarkozy pour dissuader de voter pour le parti de Marine Le Pen. "Il y a un vrai sujet de crédibilité de propositions et à mon avis, cela explique une des raisons de la montée du Front national : la faiblesse du programme de l'UMP, ces propositions qui ne sont, ni plus ni moins, que revenir à une politique qui a échoué", a dénoncé M. Mandon.
"Consternant"
Jean-Marie Le Guen (Relations avec le parlement) "trouve ça assez consternant". "Ce sont des jeux politiciens qui ne veulent rien dire à personne." Dans cette interview, "pas un mot sur son bilan", "pas une proposition nouvelle", a-t-il accusé.
"Ce qui me choque dans cette affaire et qui sera grave à mon avis pour lui, c'est qu'il ne combat pas le FN sur le terrain des idées, des valeurs", a poursuivi Jean-Marie Le Guen. "Il croit pouvoir s'en sortir par une petite manoeuvre politicienne. Ça ne parle plus à personne."
"Politicailleries"
A droite, Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a dit ne pas croire à une collusion "FNPS" et dénoncé des "politicailleries", dont les Français seraient fatigués.