Quelques instants après la décision de l'exécutif de recourir à l'article 49-3 pour la loi Macron, Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, a estimé que "la vérité éclate au grand jour" et qu'"il n'y a plus ni majorité, ni gouvernement".
L'ex-chef de l'Etat réagissait dans un tweet à la décision de François Hollande et Manuel Valls d'avoir recours au 49-3 pour faire adopter la loi Macron sans vote à l'Assemblée.
Le tweet de M. Sarkozy est signé de ses initiales, NS, ce qui signifie qu'il a lui-même posté le message, et non l'équipe chargée de gérer son compte Twitter.
La vérité éclate au grand jour : il n'y a plus ni majorité, ni gouvernement. - NS
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 17 Février 2015
Pas de recours au 49.3 pendant le quinquennat de Sakozy
Lors de son quinquennat, les gouvernements de M. Sarkozy n'ont jamais eu recours à l'article 49.3 de la Constitution pour faire passer un texte.
Le gouvernement Valls ayant décidé d'engager sa responsabilité sur le projet de loi du ministre de l'Économie Emmanuel Macron, Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée, a indiqué que son parti allait déposer une motion de censure.
Cette motion, à laquelle s'associe l'UDI, devrait être discutée jeudi soir, selon une source proche du groupe UMP.
"L'extrême fragilité de la majorité socialiste" selon l'UMP
Dans un communiqué, l'UMP affirme que "les conditions dans lesquelles le président de la République a réuni dans la précipitation la plus totale un conseil des ministres extraordinaire (mardi en début d'après-midi, ndlr) illustrent une nouvelle fois la très grande fébrilité et l'extrême fragilité de la majorité socialiste".
"Les Français voient une nouvelle fois ce qu'il reste des appels à l'unité nationale de l'exécutif qui n'arrive pas à unir sa propre majorité" puisque le gouvernement a décidé de "tenter de faire passer en force, contre sa propre majorité parlementaire, le projet de loi dit Macron".
Le parti d'opposition estime que "le gouvernement est réduit à l'usage du 49-3 pour faire voter un texte vide de toute réforme économique réelle. Il démontre qu'il n'est pas en capacité de faire les changements structurels rendus nécessaires par la progression ininterrompue du chômage".
La riposte de l'UMP
"C'est donc un échec personnel pour le Premier ministre et un désaveu pour l'actuelle majorité présidentielle", affirme l'UMP.
"Face à la crise économique qui frappe notre pays, à la montée du chômage et aux attentes très fortes de sécurité et de protection contre la menace terroriste, les Français attendent du gouvernement autre chose que ces divisions politiciennes internes à la gauche, prémices du prochain congrès du parti socialiste", affirme-t-il également.
L'UMP ajoute que, "scrutin après scrutin, les Français désavouent et sanctionnent la politique du gouvernement socialiste. Le groupe UMP de l'Assemblée nationale a pris ses responsabilités en déposant une motion de censure".