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Dilemme pour Nicolas Sarkozy après l'élimination de l'UMP dans le Doubs

Dilemme pour Sarkozy après l'élimination de l'UMP dans le Doubs.[PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Nicolas Sarkozy est confronté à un double défi après l'élimination de l'UMP dans la législative partielle du Doubs: préserver l'unité de son parti divisé face au FN, rétablir son image de rempart anti-Le Pen, écornée par ce premier tour.

 

Le président de l'UMP fait face à plusieurs solutions dont aucune n'est totalement satisfaisante pour lui : appeler à contrer le parti de Marine le Pen, quitte à renforcer le spectre de "l'UMPS" qu'elle brandit sans relâche, poursuivre dans le "ni-ni" en s'attirant de nouvelles accusations d'encoches à l'union nationale du 11-janvier, ou apparaître comme celui qui regarde passer les balles en refusant toute consigne de vote.

C'était le premier scrutin de "l'après-Charlie", à l'issue d'une période de secousses qui a présidentialisé François Hollande et muselé son opposition. Et voilà que les électeurs du Doubs ont mis fin à une série noire pour les socialistes en envoyant leur candidat, par ailleurs député sortant, au second tour. Aubaine pour ceux qui ont perdu 12 scrutins à la file depuis 2012 (seule exception: Saint-Pierre-et-Miquelon).

Certes les ténors de l'UMP se sont relayés pour minimiser ce résultat: c'était la circonscription de Pierre Moscovici, en juin 2012 l'UMP était déjà troisième, les socialistes ont perdu entretemps 12 points, à Ajaccio, un proche de M. Sarkozy a remporté brillamment la municipale. 

Un cacique UMP n'en dresse pas moins un constat brutal: "La seule partielle perdue pour l'UMP est celle qui a eu lieu après l'élection de Nicolas Sarkozy" le 29 novembre.

Le retour de l'ex-chef de l'Etat "n'a pas empêché les progrès du FN" (plus de 9 points) et "le plus grave, c'est qu'il n'arrive pas à faire parler le parti d'une seule voix", insiste cet ancien ministre.

Alors que le bureau politique de l'UMP se réunit mardi pour arrêter une position avant le tour décisif de cette législative dimanche, la numéro deux du parti Nathalie Kosciusko-Morizet ne s'est pas privée, dès lundi, de réaffirmer sa position constante: faire barrage au FN. Donc celle qui avait revendiqué sa "liberté de parole" en acceptant de n'être que vice-présidente déléguée a souligné qu'à "titre personnel", elle voterait PS.

 

 

Pas de consigne de vote ?

Ils ne sont pas très nombreux sur cette ligne, hormis Dominique Bussereau, proche de l'ancien chef de gouvernement Jean-Pierre Raffarin.

Ainsi Gérald Darmanin, qui fut porte-parole de la campagne interne de Nicolas Sarkozy, résume ce qui devrait emporter une majorité mardi: "je ne choisis pas entre le FN et le PS". Entre "le FN et le parti qui fait monter le FN", ironise l'ex-ministre Luc Chatel.

A l'opposé de NKM, le numéro trois du parti Laurent Wauquiez refuse lui aussi d'appeler à voter PS et, à titre personnel, il voterait "blanc", a-t-il confié à l'AFP.

Le PS met du sel sur la plaie: son numéro un Jean-Christophe Cambadélis a "demandé officiellement" au parti d'opposition de soutenir son parti contre les frontistes.

Idem au FN : "On voit bien qu'il y a une division dans cette famille politique, que l'on retrouvera dans l'électorat", glisse le vice-président Louis Aliot.

Avec une certaine délectation, un haut responsable UMP lâche: "on laisse Sarkozy se dépatouiller avec tout ça".

"Le conseil national est totalement pollué", constate le même à propos de la réunion du "parlement" du parti, samedi à la Mutualité, pour parler programme avant la refondation promise par M. Sarkozy au printemps. Avec une ambition: regagner du terrain face au Front, pour rééditer sa performance de 2007.

Interrogé sur les difficultés de son mentor Sarkozy, Henri Guaino tranche: "maintenant qu'il est là, il va falloir que ça marche, tout faire en tout cas pour que ça réussisse. Sinon ce sera une catastrophe pour la démocratie de laisser vide tout l'espace entre un PS en ruines et le FN".

"Deux mois, c'est peut-être un peu tôt pour juger", tempère le député.

 

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