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Climat de crise pour la rentrée politique du gouvernement

François Hollande et Manuel Valls  à la sortie du conseil des ministres le 20 août 2014 sur le perron de l'Elysée à Paris [Patrick Kovarik / AFP/Archives] François Hollande et Manuel Valls à la sortie du conseil des ministres le 20 août 2014 sur le perron de l'Elysée à Paris [Patrick Kovarik / AFP/Archives]

Manuel Valls disait s'attendre à une "rentrée difficile", il est servi. Les vacances gouvernementales à peine terminées, le weekend s'est achevé dans un climat de crise politique, François Hollande et son Premier ministre étant confrontés à une contestation interne.

Pendant trois jours, à gauche, les voix critiques à l'égard de la ligne défendue par François Hollande et Manuel Valls ont tenu le haut du pavé, éclipsant le voyage présidentiel dans l'Océan indien alors que le chef du gouvernement a gardé le silence. Jusqu'à dimanche soir, l'entourage de Manuel Valls déclarant qu'"une ligne jaune a été franchie" par Arnaud Montebourg.

Le combat mené par les "frondeurs" du PS a revêtu une nouvelle dimension avec les prises de position de l'ex-ministre EELV Cécile Duflot et plus encore de deux poids lourds du gouvernement, Arnaud Montebourg (Economie) et Benoît Hamon (Education nationale). Pendant ce temps, depuis Grenoble, Jean-Luc Mélenchon, bien que plus isolé que jamais, poursuivait ses diatribes contre le président François Hollande, "pire que Sarkozy" selon lui.

Cécile Duflot dédicace son livre le 21 août 2014 à Pessac [Jean-Pierre Muller / AFP/Archives]
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Cécile Duflot dédicace son livre le 21 août 2014 à Pessac

C'est l'ex-numéro un des écologistes qui a ouvert la danse dès jeudi. Traitant le chef de l'Eat de "président de personne" dans un livre au titre évocateur ("De l'intérieur. Voyage au pays de la désillusion, édition Fayard), qui sort en librairie lundi, elle a donné le ton des journées d'été de ses amis écologistes réunis à Pessac (Gironde), réclamant "une vraie politique de gauche".

Samedi, Arnaud Montebourg est entré dans le jeu, proposant dans un entretien au Monde ce qu'il appelle "une inflexion majeure" de la politique suivie. Partisan de "hausser le ton" à l'égard de l'Allemagne et de sa politique de rigueur, il a estimé qu'il y avait "toujours une alternative", prenant ainsi le contrepied du président de la République.

Arnaud Montebourg et Benoît Hammon le 24 août 2014 à Frangy-en-Bresse [Jeff Pachoud / AFP]
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Arnaud Montebourg et Benoît Hammon le 24 août 2014 à Frangy-en-Bresse

Dimanche, sur ses terres de Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), l'enfant terrible du gouvernement s'est affiché au côté de Benoît Hamon, l'un des chefs de file de la gauche du PS. Les deux hommes ne sont "pas loin des frondeurs" du PS, a affirmé au Parisien M. Hamon. Ministre de la Culture, Aurélie Filippetti les a encouragés, leur souhaitant une belle journée à Frangy, où le tandem a réitéré ses critiques.

Le contexte se prête à une telle offensive. La France a connu une croissance nulle au 1er semestre, l'Allemagne un recul au 2e trimestre (-0,2%), le Pacte de responsabilité est encore sans effet sur le niveau du chômage, tandis que la popularité de Manuel Valls chute de neuf points dans le baromètre Ifop (36% d'opinions favorables au lieu de 45% en juillet), celle de François Hollande restant au plus bas (17%).

Mais le Premier ministre est décidé à réaffirmer son autorité après les propos d'Arnaud Montebourg. "Un ministre de l'Economie ne peut pas s'exprimer dans de telles conditions sur la ligne économique du gouvernement et sur un partenaire européen comme l'Allemagne. Donc le Premier ministre est décidé à agir", a affirmé l'entourage de Manuel Valls.

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