Le président de la Polynésie française, Gaston Flosse, a supprimé le poste de représentant spécial de ce territoire à Paris, créé il y a un an et occupé par la très chiraquienne ex-ministre Brigitte Girardin, a-t-on annoncé officiellement à Papeete.
"Après accord du conseil des ministres, le président Flosse a pris la décision de mettre fin aux fonctions de Brigitte Girardin, comme Représentante spéciale des autorités de la Polynésie française à Paris. Il a aussi décidé de supprimer le poste de Représentant spécial à Paris, installé au sein de la Délégation de la Polynésie française", a indiqué un communiqué de la présidence polynésienne publié mercredi (jeudi à Paris).
"A l’usage, il s’est avéré que ce poste n’était plus nécessaire, pour des raisons d’économie budgétaire et d’efficacité. La décision qui a été signifiée à l’intéressée prend effet ce jour", conclut le texte.
Mme Girardin, qui fut ministre de l’Outre-mer des gouvernements Raffarin de 2002 à 2005, avait été nommée le 10 juillet 2013 par le conseil des ministres de Polynésie française, présidé par Gaston Flosse à ce poste créé spécialement.
En l’espace d’un an, Brigitte Girardin ne sera apparue que quelques fois lors de rendez-vous officiels à Papeete ou à Paris.
Son travail est resté confidentiel quant aux missions que lui avait confiées le gouvernement de Gaston Flosse.
Dans une récente interview, l’ex-ministre avait expliqué que son rôle était "d’aider les Polynésiens, les autorités polynésiennes en les conseillant du mieux que je peux, en les faisant bénéficier de mon expérience et en essayant de faire le relais à Paris pour la défense de leurs dossiers".
Parmi les dossiers que Papeete voulait voir promouvoir en métropole: le financement du régime polynésien de solidarité dont un appoint avait été supprimé en 2009 par Yves Jégo, alors ministre de l'Outre-mer, l'appui à des mesures de défiscalisation pour des projets locaux...
Les relations n’ont notoirement jamais été faciles entre l’ancienne ministre et Gaston Flosse, aujourd'hui sous le coup d’une condamnation définitive à trois ans d’inéligibilité dans une affaire d’emplois fictifs. Une condamnation suspendue par une demande de grâce partielle envoyée au président François Hollande.
Les raisons économiques avancées par la présidence polynésiennes font écho à d'autres propositions de M. Flosse qui souhaite, par exemple, faire baisser de 20% le SMIC des ouvriers qui travailleront sur de super projets touristiques dans les archipels et un projet aquacole chinois, décision contestée par les syndicats et la population.
La Polynésie est représentée à Paris par une délégation ad hoc, qui a notamment pour mission d'aider les étudiants venus en métropole et abrite une antenne de la sécurité sociale locale.