La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, présente mercredi des mesures pour renforcer l'efficacité de la politique de l'eau, critiquée notamment pour son manque de résultats dans la lutte contre les nitrates et les pesticides.
La ministre considère aussi "anormale" l'augmentation du prix de l'eau et a dit à l'AFP vouloir "stabiliser la facture eau" des ménages.
"L'objectif que la France s’est fixé de bon état écologique pour deux tiers de ses eaux de surface en 2015 ne sera pas atteint, il faut donc réagir", a expliqué Ségolène Royal.
"Au moment où s’installent les nouveaux comités de bassin qui vont adopter les projets de Schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE), engageant la politique de l’eau sur 2015-2021, il faut renforcer l’efficacité de la politique de l’eau", estime Mme Royal.
Parmi ses priorités figurent un renforcement de la prévention des pollutions, "plutôt que de devoir réaliser des traitements coûteux qui pèsent sur la facture", et de la lutte contre le gaspillage, dû à des réseaux défectueux.
"Globalement ,il y a presqu'un litre sur deux d'eau déjà traitée qui n'arrive pas jusqu'aux robinets", a déploré Ségolène Royal qui doit présenter son plan d'action en conseil des ministres dans la matinée.
Dans le cadre des prochains SDAGE, 1.000 des 12.000 captages existants devront faire l'objet d'une protection écologique, un engagement formulé lors de la conférence environnementale en septembre 2013 et réaffirmée par Ségolène Royal.
Quelque 3.000 communes supplémentaires devraient aussi rejoindre les quelque 19.000 déjà classées zones vulnérables à la pollution aux nitrates.
La France est sous la menace d'une amende par Bruxelles pour son manque d'efficacité dans la lutte contre cette pollution d'origine agricole, mais les résistances des agriculteurs sont fortes, notamment dans le secteur en difficulté de l'élevage.
Pour sortir de cette impasse, un diagnostic des exploitations et des travaux de mise aux normes des bâtiments (fosses de stockage des effluents) et de création d'unités de méthanisation devraient être pris en charge par les agences de l'eau, a indiqué la ministre.
Concernant les pesticides, dont la France est un des pays les plus consommateurs, Mme Royal dit vouloir maintenir l'objectif du Grenelle de diviser par deux le volume utilisé chaque année par rapport à 2008, mais la date de 2018 est aujourd'hui hors de portée, la consommation évoluant peu.