La présidente du FN Marine Le Pen dénonce vendredi dans un communiqué "l'obligation de comptabiliser l'économie criminelle" dans le PIB, "négation de la morale la plus élémentaire".
"L'Insee applique les nouvelles normes de comptabilité nationale édictées par le Système de comptes nationaux (SCN 2008) et sa déclinaison européenne, le Système européen de comptes (SEC 2010)", explique l'institut de statistique économique dans un communiqué diffusé le 15 mai.
"Le cadre comptable doit en effet s'adapter pour refléter au mieux les mutations de l'économie", justifie l'institut.
Dans le SEC 2010, il est indiqué qu'il faut intégrer au calcul des comptes nationaux "les activités économiques illégales (...) à partir du moment où toutes les unités concernées y participent de commun accord".
"Dès lors, l'achat, la vente ou l'échange de drogues illicites ou d'objets volés" sont intégrables aux comptes nationaux "alors que le vol" non, précise le SEC.
"Le Front National est profondément choqué que l’Union Européenne oblige d’une certaine manière les pays membres à comptabiliser +l’économie illégale et criminelle+ (activités de prostitution, trafic de drogue, contrebande d’objets volés) en intégrant cette +création de richesses immorale+ dans les calculs du PIB, en contradiction totale avec les valeurs démocratiques. Une négation de la morale la plus élémentaire !" dénonce la patronne du parti d'extrême droite.
"L’Europe est ainsi en passe de cautionner des activités mafieuses pour doper artificiellement les chiffres de la croissance et masquer ainsi les très mauvais résultats de sa politique économique", avance la députée européenne, candidate à sa réélection.
"Il résulte de l'ensemble des modifications apportées une révision substantielle à la hausse du niveau du PIB (+ 3,2 % en 2010, soit + 61,8 Md€) pour un impact nettement plus modeste sur les taux d'évolution", précise l'Insee.
En clair, cela n'apportera des modifications substantielles que sur le niveau du PIB, pas sur les chiffres de la croissance que pourra avancer le gouvernement.
"Nous demandons au chef de l’Etat d’abroger cette obligation de la France de comptabiliser les activités criminelles dans le PIB et de légitimer ainsi le trafic de drogue, le recel et la prostitution", ajoute Mme Le Pen.