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Fillon contre la suspension de Schengen prônée par Sarkozy

François Fillon le 7 mai 2014 à Etival-Les-Le Mans (Sarthe) [Jean-François Monnier / AFP/Archives] François Fillon le 7 mai 2014 à Etival-Les-Le Mans (Sarthe) [Jean-François Monnier / AFP/Archives]

L'ancien Premier ministre François Fillon (UMP) a prôné jeudi une "réforme" de l'espace Schengen et une "politique migratoire française" alors que Nicolas Sarkozy a élevé au rang d'"évidence" la nécessité de "suspendre immédiatement" ces accords et de les remplacer par un "Schengen 2."

 

"Ce que je dis, c'est qu'avant de parler de suspendre Schengen, commençons par nous doter d'une politique migratoire française qui soit à la hauteur de ce qu'attendent nos concitoyens. Par exemple, j'ai dit qu'il y a aujourd'hui un accès à toutes les prestations sociales qui est trop facile, trop large, sans conditions et qui fait de la France un territoire très attractif. Deuxièmement, il y a des pays qui ne sont pas dans Schengen et qui ont les mêmes problèmes d'immigration que nous", a déclaré M. Fillon sur i>TELE.

"Je préconise que l'on réforme Schengen. On ne revient pas --d'ailleurs, Nicolas Sarkozy ne propose pas de revenir là-dessus-- sur la libre circulation des personnes. Ce serait un retour en arrière absolument invraisemblable. C'est pour ça que je dis qu'il faut le réformer, pas le suspendre, pour que la politique migratoire à l'intérieur de l'Union européenne et de Schengen soit une politique commune", a poursuivi l'ancien Premier ministre.

Dans sa tribune publiée par le Point, M. Sarkozy qualifie "d'échec sans appel" la politique migratoire européenne. "C'est une évidence qu'il faut suspendre immédiatement Schengen I et le remplacer par un Schengen II auquel les pays membres ne pourraient adhérer qu'après avoir préalablement adopté une même politique d'immigration", écrit l'ancien chef de l'Etat.

"On est tous d'accord pour dire que Schengen fonctionne mal. Mais quand on veut changer l'Europe de manière profonde, il faut commencer par se changer soi-même. La France, aujourd'hui, n'est pas en situation d'imprimer véritablement des changements en Europe parce qu'elle est trop faible. La France des 35 heures, la France qui part en retraite trois ans avant les autres pays européens, la France des déficits, n'est pas en mesure de changer les choses", a également déclaré M. Fillon.

"C'est une tribune excellente, bienvenue dans une campagne difficile où, chacun le voit, les partis politiques, en particulier les grands partis, peinent à convaincre les électeurs d'aller voter. C'est une tribune qui, par ailleurs, est pour l'essentiel parfaitement conforme aux orientations qui sont celles de l'UMP, aux idées que je défends moi-même depuis des semaines et des semaines", selon le député de Paris.

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