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Jean-Louis Borloo met fin à ses fonctions politiques

Le président de l'UDI Jean-Louis Borloo, en 2013 à Lille [Philippe Huguen / AFP/Archives]

A la veille de ses 63 ans, Jean-Louis Borloo, ancien ministre et personnalité politique centriste atypique, atteint par de graves problèmes de santé, a annoncé dimanche qu'il quittait la vie politique, laissant orphelin son tout jeune parti, l'UDI.

"Je n'ai pas en l'état toute l'énergie nécessaire pour remplir complètement toutes mes responsabilités. J'ai donc décidé de laisser la place libre à celle et ceux qui vont prendre le relais (...) J'ai donc décidé de me mettre un terme à mes fonctions et mandats", a écrit le président de l'UDI, dans un courrier au comité exécutif de son parti, dont l'AFP a eu copie.

"Une décision noble", a salué Yves Jego, délégué général de l'UDI, en marge d'une conférence de presse, convoquée précipitamment dimanche soir,

Jean-Louis Borloo avait été hospitalisé fin janvier pour une pneumonie aiguë, accompagnée d'une septicémie. Aucune date de retour n'avait été annoncée après sa sortie de l'hôpital le 4 février. Mais sa convalescence devait être longue, l'obligeant à être absent des débats politiques et des enjeux électoraux ces derniers mois dont les municipales.

Sa décision de mettre un terme à ses mandats intervient à quelques semaines des élections européennes de fin mai.

Jean-Louis Borloo (g) et son allié politique François Bayrou, président du MoDem, le 18 janvier 2014 à Paris [Martin Bureau / AFP/Archives]
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Jean-Louis Borloo (g) et son allié politique François Bayrou, président du MoDem, le 18 janvier 2014 à Paris
 

Pour ce scrutin, l'UDI aligne des listes communes avec le MoDem, pour une reconstitution du Centre, rendue possible par la reconciliation, l'automne dernier, de Jean-Louis Borloo et François Bayrou, séparés depuis 11 ans.

"La démarche d'existence et d'unité du centre qui a été la nôtre depuis cet automne va se poursuivre. Nous en sommes tous responsables", a affirmé à l'AFP le nouveau maire de Pau. "Les voeux qui sont les miens à son endroit en sont d'autant plus amicaux et affectueux".

Jean-Louis Borloo, 63 ans lundi, se retire donc de la présidence de son parti, abandonne son mandat de député et donc la présidence du groupe à l'Assemblée nationale.

Evoquant "une nouvelle phase" avec la rentrée parlementaire mardi et un nouveau gouvernement, l'ancien ministre explique dans son courrier aux instances de l'UDI qu'il lui faut "clarifier" sa situation afin de ne pas "stériliser" des décisions.

 

- Congrès à la fin de l'année -

Un comité exécutif se réunira mardi, précise encore Jean-Louis Borloo, qui souhaite éviter "tout flottement" à la tête de l'UDI, rassemblement des chapelles centristes qu'il avait initié à l'automne 2012. Il propose une "présidence par intérim" pour "assurer le fonctionnement et la cohésion de l'UDI" et "préparer un congrès pour la fin de l'année".

"Depuis les premiers jours de mon hospitalisation, les différents dirigeants, les groupes parlementaires ont assumé de manière exceptionnelle toutes les décisions dans un esprit de collégialité et d'unité avec une coordination générale qui a fonctionné de manière très efficace", écrit M. Borloo.

En préambule de sa décision, celui qui a marqué de son empreinte Valenciennes, félicite ses troupes pour les résultats aux municipales, notamment les victoires à Niort, Bobigny, estimant que la "maison UDI est en ordre de marche".

Outre les européennes pour lesquelles il faudra, selon lui, une "campagne clairement et intelligemment pro-européenne", il fixe les objectifs pour son jeune parti: "les sénatoriales, les cantonales et les régionales ainsi que les intercommunalités, dont le +Grand Paris Métropole+".

 

Réactions

De nombreuses personnalités politiques ont assuré Jean-Louis Borloo de leur affection et soutien et salué son travail, notamment dans les domaines du logement et l'environnement.

"Il manquera au débat", a écrit sur Twitter, Sergio Coronado, député EELV . "Très mauvaise nouvelle pour la vie politique. Créatif, intelligent, libre. Il n'y en a pas tant que ça", a tweeté le député UMP Jérôme Chartier.

L'ex ministre UMP Valérie Pécresse a salué une "figure marquante de la politique française que ce soit sur la politique urbaine et des quartiers ou sur l'environnement", souhaitant qu'il "continue à jouer le rôle qu'il pourra tenir".

Chantal Jouanno, vice-présidente de l'UDI, a avoué "un peu de tristesse". "A nous de nous retrousser les manches pour poursuivre son oeuvre".

L'ex Premier ministre UMP Jean-Pierre Raffarin a qualifié Jean-Louis Borloo d'"ingénieur du service public absolument génial", et homme "visions".

 

 

 

 

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