Le gouvernement a signé les textes réformant la fixation des prix des carburants dans les DOM, qui visent à baisser les marges des pétroliers et lutter ainsi contre la vie chère, a annoncé mercredi Victorin Lurel.
Le ministre des Outre-mer a appelé "chacun à respecter l'intérêt général", alors qu'en Martinique, Guadeloupe et Guyane, se poursuivait un mouvement de blocage des stations-services ,soit par leurs gérants soit par les pétroliers distributeurs.
A la sortie du Conseil des ministres, M. Lurel a annoncé à la presse que "les arrêtés interministériels (Economie, Energie, Outre-mer) de méthode réformant les modalités de fixation par l'Etat des prix des produits pétroliers dans les DOM ont été signés". La publication au Journal officiel "n'est plus qu'une formalité", a-t-on ajouté de même source.
Il a immédiatement relayé sur twitter cette étape décisive dans le bras de fer qui oppose le gouvernement aux acteurs de la filière des carburants, écrivant: "J'appelle chacun à respecter l'intérêt général".
En Guyane, le message semble avoir été entendu: le directeur de cabinet du préfet, Xavier Luquet, a annoncé à l'AFP que "les pétroliers nous ont confirmé qu'ils réapprovisionnaient normalement les stations-service à partir d'aujourd'hui".
Le ministre a rappelé que le gouvernement avait "pris le temps de l'écoute mais (qu') il était nécessaire d'obtenir plus de transparence et des profits pétroliers plus raisonnables". Une démarche qui était soutenue par le président François Hollande.
Les marges actuellement pratiquées vont de 14% à plus de 20% et la filière a réalisé près de 100 millions d'euros de bénéfices l'an passé dans les DOM.
Les textes signés "tiennent compte des propositions qui ont pu être formulées au cours de la concertation", entamée début janvier avec la filière, soulignent les trois ministres signataires Pierre Moscovici, Philippe Martin et M. Lurel, dans un communiqué commun.
Ces arrêtés de méthode vont permettre l'application des décrets du 27 décembre 2013 et donc "la mise en œuvre complète de la réforme dans le double objectif de transparence et de juste prix, avec la prise en compte de la défense de l'emploi, du pouvoir d'achat et la préservation d'un modèle de distribution des carburants outre-mer", où 3.600 personnes travaillent encore comme pompistes dans les cinq DOM.
L'intersyndicale des gérants de stations-service, redoutant que les pétroliers ne récupèrent leurs marges rognées en amont à leurs dépens, avaient appelé à un mouvement de fermeture qui a débuté jeudi matin à La Réunion, Mayotte, en Martinique, Guadeloupe et Guyane.
Les négociations menées localement ont permis l'arrêt du mouvement à la Réunion dès dimanche; à Mayotte, où Total contrôle toute la filière, le préfet a ouvert sur réquisition les sept stations. En Martinique et en Guadeloupe, les gérants avaient un peu assoupli mardi le blocage devant l'impopularité du mouvement.