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Michèle Delaunay : "L'isolement entraîne la perte d'autonomie"

La ministre des personnes âgées Michèle Delaunay, le 23 septembre 2013 à Paris La ministre des personnes âgées Michèle Delaunay, le 23 septembre 2013 à Paris [Thomas Samson / AFP/Archives]

La mobilisation nationale contre l’isolement des âgés (Monalisa) a été lancée, hier à Metz, par la ministre déléguée aux Per­son­nes âgées et à l’autonomie, Michèle Delaunay. Selon elle, l’initiative est nécessaire pour maintenir la cohésion du pays.

 

Pourquoi l’isolement des personnes âgées est-il un enjeu important ?

Aujourd’hui, 1,2 millions de personnes âgées nous disent qu’elles se sentent exclues de la vie sociale. Ensuite, l’isolement est le premier facteur qui entraîne la perte d’autonomie. Quand une personne n’est plus inscrite dans la vie sociale, elle se replie sur elle-même et elle perd son autonomie.

 

Que va changer cette mobilisation ?

Cette initiative permet de définir des bonnes pratiques. Il faut rompre avec le compassionnel. Il faut du partage et de la prévention, pour permettre aux personnes âgées de renouer des liens sociaux. Cette mobilisation permettra de couvrir tout le territoire, car il y a beaucoup d’endroits où il y a déjà des initiatives mais d’autres où il reste des zones blanches.

 

Quel est l’objectif à terme ?

Retrouver les liens de solidarité qui sont nécessaires au bien être dans un pays. Avec les inondations qu’on vient de vivre dans le Sud-Ouest, on s’aperçoit qu’il est plus important d’être ami avec son voisin qu’avec le président des États-Unis.

 

Quel est votre budget?

L'Etat fait un effort important, puisque la CNSA (caisse nationale de la solidarité autonomie) a alloué 784 000 euros pour le lancement de Monalisa. Brigitte Ayrault (la femme du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ndlr), notre ambassadrice,  m’a accompagné sur le terrain pour demander à des sponsors d’ajouter des fonds. Des caisses de retraite, des groupes privés nous apportent aussi un financement.

 

La silver économie (l’économie des seniors) est une sorte de nouvel eldorado. N’y a-t-il pas des risques d’abus ?

Justement, je ne dirais pas un nouvel eldorado parce qu’on a l’air de sous-entendre qu’on va faire des personnes âgées un marché. C’est une opportunité économique majeure pour notre pays. Mais il faut que ce soit une économie de la confiance. C’est d’ailleurs pour cela que nous allons instituer un label silver économie qui garantira que ce qui est vendu est utile et le sera à des prix loyaux.  Donc, je m’investis beaucoup dans la silver économie mais avec le souci que ce soit une économie au service des personnes âgées et de leur autonomie.

 

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