Les groupes UMP et UDI voteront majoritairement en faveur de la suppression de la notion de "détresse" pour recourir à l'IVG, ont indiqué mardi leurs responsables, avant l'examen probable de cette disposition controversée de la loi égalité femmes-hommes dans la soirée.
Une partie de la droite, notamment l'ancien Premier ministre UMP François Fillon, s'est élevée contre cette révision de la loi Veil de 1975. Six amendements visant à supprimer l'article litigieux du projet de loi ont été déposés par des députés UMP, UDI et FN.
Même avec la suppression de la notion de "détresse", "on est dans la loi Veil, rien que la loi Veil", a estimé en conférence de presse le chef de file des députés UMP Christian Jacob, selon qui "la position est quasi unanime au groupe".
"On n'avait jamais codifié la notion de détresse en tant que telle", donc son élimination "ne change rien sur le fond", a expliqué le député-maire de Provins (Seine-et-Marne), évoquant une disposition "superfétatoire" adoptée en commission à l'Assemblée en décembre.
C'est alors que, selon lui, "les députés socialistes ont cherché à faire de la provocation sur un texte où ça n'était pas ça l'enjeu".
Le président du groupe UMP s'est démarqué de la demande de seize députés du groupe de dérembourser l'IVG, dont Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien-démocrate et membre de l'Entente parlementaire pour la Famille, Sébastien Dhuicq, Philippe Gosselin, Marc Le Fur ou Isabelle Le Callennec. "C'est une initiative totalement isolée", a-t-il balayé.
Même son de cloche à l'UDI
Chez les députés UDI également, l'article supprimant la notion de "détresse" sera "voté majoritairement", a indiqué le porte-parole du parti Philippe Vigier, en précisant que le groupe laissait une "liberté de conscience".
Il a toutefois dénoncé la "fausse habileté du gouvernement" qui veut "faire monter les intégrismes" en supprimant la notion de "détresse".
"En aucun cas, nous n'acceptons cette façon de procéder de (la ministre des Droits des femmes) Najat Vallaud-Belkacem de traiter de sujets sociétaux par amendement parlementaire", a insisté le député UDI.
Les élus centristes voteront aussi mardi prochain "dans son ensemble" le projet de loi, qui vise à inciter les pères à prendre un congé parental ou encore à étendre la parité.
Les députés UMP pourraient aussi le voter, a laissé entendre M. Jacob, préférant toutefois "attendre la fin des débats" pour fixer une position. Avec ce texte, "on est dans le prolongement des initiatives qu'on avait nous-mêmes prises", selon lui.
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