L'ancien ministre (UMP) de la Défense Gérard Longuet approuve l'intervention militaire française en Centrafrique mais ne "croit pas du tout" à une présence de courte durée, alors que le Parlement débat sans vote sur le sujet mardi.
"Nous avons un système politique à reconstituer, un président de transition dont François Hollande nous fait clairement comprendre qu'il n'a aucune autorité, une administration à reconstruire et un ordre public à consolider et ce ne sont pas les 1.600 soldats français qui peuvent tout faire sur l'ensemble du territoire. Quels appuis, à partir de quel moment et dans quelles conditions la relève des soldats français sera-t-elle possible ?", s'est interrogé M. Longuet mardi sur RFI.
"Le gouvernement a eu raison d'intervenir, ne pas intervenir c'était accepter d'être les témoins passifs de massacres", a poursuivi le sénateur UMP de la Meuse, évoquant "un exercice militaire extrêmement difficile".
M. Longuet, en revanche, ne croit "pas du tout" à une mission de quatre à six mois. "Ou bien nous réussissons et nos partenaires nous demanderont de rester. Ou bien au contraire on est confronté à des tensions (...) et nous serons aussi obligés de rester. On ne transformera pas la République centrafricaine et sa capitale en quelques semaines en un canton helvétique."
"La France n'est pas un gendarme autoproclamé, c'est le bras séculier de décisions internationales", a-t-il assuré. "La France souhaite que les Africains prennent eux-mêmes leurs responsabilités" mais "concrètement, il fallait intervenir et aucune force africaine n'était en mesure de le faire."
Une telle politique est-elle compatible avec la réduction des armées françaises ? "D'une façon générale, s'il n'y a pas un rétablissement significatif de nos finances publiques, dans cinq ans il ne sera plus possible de conduire ce genre d'opérations", a assuré l'ancien ministre de la Défense du gouvernement Fillon.