La semaine pour l’emploi des personnes handicapées s’est ouverte hier. Alors que leur taux de chômage reste en moyenne deux fois supérieur à celui de la population active, la ministre déléguée en charge des personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, confirme les objectifs ambitieux du gouvernement.
Comment expliquer l’explosion du chômage des personnes handicapées ?
Les facteurs explicatifs sont multiples. Ils sont liés à la conjoncture économique, à l’impact de la loi de 2005 (qui vise à sensibiliser citoyens et entreprises au handicap, ndlr) et à diverses modifications techniques qui ont affecté la comptabilisation des demandeurs d’emploi handicapés. Les personnes handicapées souffrent aussi des préjugés des employeurs.
Que proposez-vous pour améliorer leur insertion ?
Un service d’accompagnement tout au long du parcours professionnel est en cours de définition. Les accords collectifs sur le handicap devront comporter un plan de maintien dans l’emploi et les obligations de reclassement seront étendues. Des clauses spécifiques sont aussi incluses dans les grands dispositifs pour l’emploi des jeunes.
Comment faciliter l’accès à la formation ?
Nous avons pour objectif de renforcer l’offre de formation spécialisée, qui propose des formations adaptées en termes de durée et de rythme d’apprentissage, mais aussi de permettre aux travailleurs handicapés d'accéder à la formation de droit commun.
Comment encourager les entreprises à respecter les quotas de travailleurs handicapés ?
Le taux d’emploi des personnes handicapées progresse, mais reste bien en-deçà du taux de 6% prévu par la loi. Il s’établit à 3,1% dans le secteur privé, et à 4,39% dans le secteur public.
C’est aux employeurs d’imaginer une nouvelle organisation de travail pour que l’ensemble de leurs salariés, y compris handicapés puissent donner le meilleur de leurs compétences.
Pour les accompagner dans l’embauche de travailleurs handicapés, nous avons pris des mesures importantes telles que l’intégration des travailleurs indépendants handicapés dans les quotas, l’élaboration d’un cahier des charges de la formation des managers et des responsables ressources humaines, ou encore la simplification de la « reconnaissance de la lourdeur du handicap », qui permet aux employeurs de recevoir des aides.
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