A quelques jours de la conférence environnementale, Nicolas Hulot a déclaré mardi attendre du président François Hollande qu'il "décrète une mobilisation générale", jugeant que "beaucoup de choses restent à faire" si la France veut devenir la nation de l'excellence environnementale.
"J'attends du président, à la conférence environnementale, qu'il décrète une mobilisation générale", a déclaré à l'AFP Nicolas Hulot. "Que tout le monde travaille dans le même sens (...), que tout le monde ait cette feuille de route-là", a-t-il poursuivi, appelant à la fin du "cloisonnement entre les ministères".
"Il ne faut pas y aller timidement, mais complètement", a-t-il insisté.
Lors de la première conférence en 2012, M. Hollande avait promis de faire de la France la "nation de l'excellence environnementale". "Beaucoup de choses restent à faire", a commenté l'écologiste.
"Ce qui manque le plus pour l'instant, c'est une vision" et "une cohérence entre les différents acteurs", a-t-il estimé.
L'"envoyé spécial du président Hollande pour la protection de la planète" estime que "deux enjeux importants" sont "à clarifier" les 20 et 21 septembre: la fiscalité écologique et la transition énergétique.
Selon lui, "avant de parler de la taxe carbone, d'un rattrapage du diesel, qui sont évidemment très importants", le gouvernement doit s'engager à revoir de fond en comble la fiscalité en France, et "soulager la fiscalité qui pèse sur l'emploi pour la basculer progressivement sur la fiscalité écologique".
"Il faut tout un dispositif d'ensemble pour que les citoyens et les PME sachent que ça n'alourdira pas la barque fiscale, bien au contraire", a-t-il dit.
Interrogé sur une hausse de la taxation du diesel, M. Hollande a répondu dimanche soir que "ce n'est pas rendre service à l'écologie (...) que de la réduire à des impôts".
Sur la transition énergétique, Nicolas Hulot appelle M. Hollande et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à "confirmer le lancement d'un véritable plan Marshall sur l'efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables" et à apporter des "précisions sur les modes de financement".
Le débat national sur la transition énergétique, qui s'est achevé en juillet, doit servir de base à une loi votée, au mieux, fin 2014.
Ce débat est "soumis à l'arbitrage de l'exécutif, et tous ceux qui ont travaillé d'arrache-pied sur ces sujets-là aimeraient bien savoir ce que tout cela va devenir", a-t-il lancé, indiquant aussi attendre des décisions sur l'économie circulaire ou encore le développement de l'agriculture biologique sur les 34.000 zones de captages d’eau potable, deux thèmes de la conférence.