La ministre de la Santé Marisol Touraine a mis en avant jeudi "la sécurité renforcée" autour du médicament Diane 35, un temps retiré du marché français au vu des risques de thrombose mais qui va y revenir sur décision de Bruxelles. "Le volontarisme et l'initiative française (de saisir les instances européennes) a permis d'apporter une sécurité renforcée pour l'ensemble des citoyens européens", a jugé la ministre sur RTL.
"L'agence européenne a considéré que des restrictions devaient être apportées à la prescription de Diane 35 (...) que ce médicament présente un intérêt pour certaines formes d'acné, mais qu'il ne peut en aucun cas être prescrit systématiquement comme c'était le cas auparavant", a-t-elle poursuivi.
"La Diane 35 pourra être prescrite mais seulement en 2e intention, c'est-à-dire une fois qu'on aura essayé d'autres traitements", a expliqué Marisol Touraine.
Par ailleurs, "il devra y avoir une information sur les risques (...) avec notamment sur la boîte un logo indiquant que ce n'est pas un médicament comme un autre".
Mardi, la Commission européenne a imposé à la France de remettre sur le marché le traitement anti-acné Diane 35, largement prescrit comme pilule contraceptive avant son retrait en mai au vu des risques de thrombose.
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Prenant en compte les inquiétudes françaises, la Commission a toutefois décidé de restreindre les prescriptions de ce médicament, et d'imposer une meilleure information sur ses contre-indications, pour minimiser le risque "connu de thrombo-embolie" (formation de caillots sanguins pouvant boucher un vaisseau irriguant les poumons).
Mme Touraine a réfuté le terme de "camouflet" pour l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui avait décidé du retrait de la Diane 35 en janvier dernier.
"Il n'y a pas de camouflet car, avant la saisine des instances européennes, ce médicament était prescrit de façon extrêmement large, sans information sur la dangerosité", a estimé la ministre.