Alain Juppé, ancien Premier ministre UMP, a affirmé, dimanche sur BFMTV, qu'il n'était "pas sûr" que la stratégie du front républicain pour faire barrage au Front national soit "une bonne idée" et a invité à être "prudent sur cette formule".
"Je ne suis pas sûr que faire du +front républicain+ une stratégie nationale soit une bonne idée, je me demande même si ça n'alimente pas, d'une certaine manière, la propagande du Front national qui veut mettre l'UMP et le PS dans le même sac - le +tous pourris+ - pour s'en dissocier. Je pense qu'il faut être très prudent sur cette formule", a affirmé M. Juppé, invité de "BFMTV politique" Le Point/RMC.
Selon lui, "ce qui est clair", c'est que "jamais aucun dirigeant national de l'UMP n'a été ambigu sur ses relations avec le Front national. Il n'a jamais été question d'alliance".
"Il n'y a jamais eu d'entorse à ce principe. Ici ou là, très exceptionnellement", apparaît "un problème local immédiatement condamné par les dirigeants de l'UMP. Il faudrait cesser de faire ce procès d'intention permanent. Nous avons une incompatibilité de valeurs mais aussi de programmes avec le Front national", a insisté le maire de Bordeaux.
Il a rappelé que l'histoire du FN, c'était "celle de l'antiparlementarisme de la vieille droite française, d'un nationalisme souvent poussé à l'excès, jusqu'à la xénophobie et de cet espèce de rejet des élites qui est totalement populiste".
"Encore plus important", à ses yeux, "il y a une incompatibilité totale entre le projet du Front national et ce que nous défendons: Mme Le Pen préconise la sortie de la zone euro, le retour au franc français, l'imposition de barrières douanières autour de l'hexagone et l'immigration zéro. C'est une politique qui nous conduit droit dans le mur et qui est aux antipodes de ce que croient la totalité des dirigeants de l'UMP, même si on peut avoir des nuances sur la construction européenne" à l'intérieur du parti, a-t-il dit.
Selon M. Juppé, "le Parti socialiste serait bien inspiré de se battre sur ces questions-là, plutôt que de désigner du doigt en permanence l'UMP".