Un ancien proche de Bernard Tapie, Benoît Bartherotte, décrit jeudi dans un entretien au quotidien Sud Ouest un Bernard Tapie exultant le soir de l'élection de Nicolas Sarkozy, en mai 2007, déclarant : "Ca y est : j'ai les sous".
"En 2007, le soir de la victoire de Nicolas Sarkozy, on l'a tous vu exulter : +ça y est, j'ai les sous !+", déclare au quotidien M. Bartherotte, homme d'affaires girondin qui a connu Bernard Tapie dans les années 80, alors que lui-même se trouvait à la tête de la maison de couture Jacques Esterel.
Ce soir-là, Bernard Tapie "semblait sûr de lui, l'avenir a prouvé qu'il avait raison, mais à court terme", poursuit M. Bartherotte, très connu en Gironde pour son combat contre l'érosion de la Pointe du Cap Ferret, où se trouve sa propriété.
Pour convaincre l'Etat de choisir la voie de l'arbitrage pour régler son différend avec le Crédit Lyonnais, procédure qui lui a rapporté 403 millions d'euros en 2008, M. Bartherotte estime que Bernard Tapie, "tel que je le connais, aura su promettre un arrangement électoral, comme par exemple se présenter à une élection pour bloquer la gauche à un moment décisif". "Le problème aujourd'hui ne viendrait-il pas du fait que le contrat n'a pas été rempli?", s'interroge-t-il.
L'homme d'affaires, qui dit avoir eu quelques démêlés avec M. Tapie -- qu'il qualifie de "malin, drôle", mais manquant "seulement (de) quelques principes moraux" -- juge que ce dernier a été "incontestablement" victime du Lyonnais.
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M. Bartherotte lui-même avait créé en 1996 l'association des petits porteurs pour l'annulation de la vente litigieuse d'Adidas (APPAVLA), dont les membres s'estimaient aussi grugés par le Lyonnais, et la justice avait condamné la banque, le 7 novembre 1996, à payer une provision de 600 millions de francs (91,5 millions d'euros) aux liquidateurs des sociétés de M. Tapie.
Dans cette veine, M. Bartherotte qualifie la décision d'arbitrage de "logique mais scandaleuse". Selon lui, "les turpitudes du Lyonnais ne font pas la vertu de Tapie", qui avait "risqué (...) surtout (l'argent) du contribuable", puisque "c'était le Crédit Lyonnais qui avait avancé la majeure partie des capitaux".
Mercredi, Stéphane Richard, PDG d'Orange et ancien directeur de cabinet de la ministre de l'Economie Christine Lagarde - elle-même témoin assisté dans cette affaire d'arbitrage - a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" comme l'ancien président du Consortium de Réalisation (CDR), Jean-François Rocchi, qui l'est également pour "usage abusif de pouvoirs sociaux".
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