Le leader de Debout la République (DLR), Nicolas Dupont-Aignan, a lancé samedi à Paris sa campagne pour les élections européennes de 2014, dont il espère sortir avec des élus, en partageant la tribune avec d'autres dirigeants eurosceptiques comme l'Ukip britannique.
Lors de son discours, prononcé à "La Bellevilloise", le député souverainiste a promis qu'au soir de ces élections, dans un an, les défenseurs de l'Union européenne, qualifiée de "nouvelle dictature", seraient "mis en minorité".
Annoncés initialement, des invités ont fait défection, comme le fondateur du nouveau parti allemand anti-euro (Alternative pour l'Allemagne), Alexander Gauland, ou le numéro 1 des Grecs indépendants, Panos Kammenos.
Du côté d'Ukip, un parti anti-UE et anti-immigration en pleine progression électorale, un message vidéo de son leader, Nigel Farage, a été diffusé et le numéro 2 du mouvement, Paul Nuttall, a pris la parole à la tribune. L'Ukip est un des mouvements que le FN de Marine Le Pen souhaiterait fédérer au niveau européen, mais M. Nuttall a assuré à l'AFP qu'il n'y avait "pas de contacts".
Nicolas Dupont-Aignan, qui avait recueilli 1,79% à la présidentielle, a aussi partagé la tribune avec Timo Soini, le leader du Parti des finlandais (eurosceptique et anti-immigration) et le Bulgare Slavi Binev, un ancien élu du parti d'extrême droite Ataka.
Lors de son discours, Nicolas Dupont-Aignan a fustigé François Hollande, qui "va à Leipzig", au 150e anniversaire du SPD allemand, "comme le directeur d'une filiale qui vient rendre des comptes à la maison-mère".
S'il a dénoncé "l'immigration massive", le patron de DLR a aussi tenu à se démarquer du FN. "J'entends ici ou là +il faut sortir de l'UE+ (...) mais nous n'avons pas à fuir, c'est à eux de partir", a-t-il lancé, en plaidant ensuite pour une Europe réformée, où seraient "rétablies" les frontières et supprimés l'euro, la commission de Bruxelles et la Banque centrale européenne.
Le député a défendu un modèle d'"Europe alternative", "autour de projets concrets" et "à géométrie variable" comme Airbus ou Ariane. De simples coopérations choisies dans des secteurs d'avenir comme la voiture propre, les autoroutes numériques, les biotechnologies etc...
En marge de son discours, le leader de DLR a rêvé tout haut d'un scénario similaire à celui des européennes de 1999, où la liste souverainiste Pasqua-De Villiers avait obtenu 13,06% des voix, devant la liste RPR menée par Nicolas Sarkozy (12,82%). Déjà député, il a cependant laissé planer le doute sur sa propre candidature.