Que savait au juste l’exécutif du compte suisse de Jérôme Cahuzac ? La commission d’enquête parlementaire sur l’action de l’Etat pendant l’affaire Cahuzac lance aujourd’hui ses travaux.
Son objectif : identifier d’«éventuels dysfonctionnements» dans les actes de membres du gouvernement.
Les journalistes de Médiapart qui ont révélé le scandale, Edwy Plenel et Fabrice Arfi, ainsi que Michel Gonelle, l’opposant politique de Jérôme Cahuzac détenteur de l’enregistrement qui a déclenché l’affaire, seront les premiers entendus par les députés.
Suivront ensuite trois ministres, Pierre Moscovici (Economie), Manuel Valls (Intérieur) et Christiane Taubira (Justice), dont les dates de passage n’ont pas encore été fixées. Celle de l’audition de Jérôme Cahuzac n’est pas non plus connue.
Moment fort de la commission, l’ancien ministre du Budget sera mis sur le grill par ses anciens collègues, à qui il avait menti dans l’hémicycle le 5 décembre 2012 en leur affirmant : «Je n’ai pas, je n’ai jamais eu de compte à l’étranger».
Réclamée par l’UDI de Jean-Louis Borloo, cette commission doit déterminer ce que l’exécutif savait entre la révélation par Médiapart, le 4 décembre, de l’existence de ce compte et les aveux de Jérôme Cahuzac le 2 avril, deux semaines après son départ du gouvernement.
L’opposition parle de zones d’ombre et veut comprendre pourquoi l’enquête administrative diligentée par Bercy avait conclu à son innocence le 6 février. La commission d’enquête pourrait durer au maximum six mois.