L'une des femmes qui accusent l'ex-ministre (UMP) Georges Tron de viols, faits pour lesquels un non-lieu a été requis, a dénoncé jeudi dans un communiqué le fait "qu'en matière de violences faites aux femmes, le monde politique est dans une zone de non-droit".
"Le sentiment que j'ai: c'est qu'en matière de violences faites aux femmes, le monde politique est dans une zone de non-droit où ces hommes sont moralement condamnables mais pénalement intouchables", a déploré Eva Loubrieu, une ex-employée municipale de Draveil (Essonne), qui accuse le maire (UMP) de cette commune Georges Tron de viols.
Mercredi, le procureur de la République d'Évry a requis un non-lieu pour Georges Tron et son adjointe à la culture Brigitte Gruel, mis en examen en juin 2011 pour des faits de viols et agressions sexuelles en réunion, après les dépôts de plaintes de deux ex-employées municipales, en pleine affaire DSK.
"La réalité de certains faits dénoncés par les parties civiles n'a ainsi pu être formellement rapportée et les éléments constitutifs de certaines infractions n'ont pu davantage être réunis", avait expliqué le parquet dans un communiqué de presse.
Dans ce réquisitoire, que l'AFP a pu consulter, le procureur de la République précisait que, "pour autant que le comportement de Georges Tron puisse paraître totalement inapproprié, manquant du plus élémentaire respect dû à ses interlocutrices, condamnable sur un plan moral car prémédité et tirant profit de la situation de faiblesse ou de dépendance d'autrui, il n'apparaissait pas qu'il puisse tomber sous le coup de la loi pénale".
Après leur mise en examen en juin 2011, Georges Tron, 55 ans, et son adjointe à la culture, Brigitte Gruel, avaient été laissés en liberté sous contrôle judiciaire.
En juin 2012, l'élu a perdu son siège de député, ravi par le socialiste Thierry Mandon. M. Tron, président départemental de l'UMP, reste maire de Draveil, et devrait être réinvesti par son parti pour les élections municipales de 2014.