François Hollande s'est rendu mardi aux Mureaux (Yvelines) pour défendre sa "boîte à outils" contre le chômage, en annonçant un renforcement des dispositifs déjà mis en place par le gouvernement.
Signature d'emplois d'avenir et de contrats de génération, pacte renforçant la présence de Pôle Emploi dans les quartiers populaires, rencontre avec des habitants dans des logements sociaux, visite d'entreprise, le chef de l'Etat a décliné tout au long de son déplacement sa volonté de lutter contre le chômage, sans cacher la difficulté de la tâche.
"La seule priorité qui vaille c'est l'emploi, le seul objectif c'est l'emploi, hier (lundi) avec les chefs d'entreprises aujourd'hui avec les élus et des ministres mobilisés", a lancé M. Hollande au bas d'un immeuble du quartier populaire de Brècheville, devant des habitants chaleureux mais inquiets pour leur avenir.
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"J'entends l'aspiration d'un pays à avoir confiance en lui-même (...), ce que demandent ces familles c'est de l'emploi, de l'espérance pour leurs enfants. C'est cela que nous devons donner", même si, "ça prendra du temps", a-t-il ajouté.
Un peu plus tard, les élèves de "l'école ouverte" (fonctionnant en période de vacances scolaires) du collège Jean-Vilar lui ont fait part à leur manière de cette inquiétude, en entonnant devant le chef de l'Etat un petit air : "Quand tout va mal, quand on a le moral dans les chaussettes, quand on s'inquiète du danger qui nous guette, personne ne peut nous empêcher de chanter". "C'est un hymne dans cette période", a répliqué dans une boutade le chef de l'Etat.
"La courbe du chômage ne s'inversera qu'à la fin de l'année. Déjà, peu y croient, tellement c'est difficile", a aussi reconnu le président de la République, alors que le nombre de demandeurs d'emploi a franchi en mars les 2,3 millions. Mais "nous allons y mettre toutes nos forces", a-t-il promis.
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"On a souri sur la boîte à outils", mais "quand vous tombez en panne mieux vaut avoir les outils que rien du tout", a-t-il plaidé reprenant une expression utilisée lors de son intervention télévisée du 28 mars sur France 2, qui n'avait pas convaincu. Avant d'énumérer les instruments mis en place depuis un an : "pacte de compétitivité, réforme du marché du travail, création des emplois d'avenir, contrats de génération, banque publique d'investissement, loi bancaire".
Au Mureaux, où il était venu en campagne électorale en septembre 2011, M. Hollande a mis exergue plusieurs mesures spécifiques. Dans le cadre d'une convention cadre renforçant la présence de Pôle Emploi dans les quartiers populaires, il a précisé que 20% des 2.000 nouveaux CDI créés chez Pôle Emploi seront affectés à ces quartiers.
Le chef de l'Etat a aussi annoncé une augmentation des "emplois francs", permettant à des entreprises embauchant un jeune des quartiers de bénéficier d'exonérations fiscales. 2.000 emplois de ce type seront créés en 2013 dans dix agglomérations.
M. Hollande, qui n'avait pas fait de déplacement dans le pays depuis sa visite dans son fief de Tulle, le 6 avril, quatre jours après les aveux dévastateurs de Jérôme Cahuzac, a assuré qu'il restait "en dialogue permanent avec les Français".
A la fin de la visite, il a pris un bain de foule, ce qui a permis à une centaine de personnes de l'acclamer. "C'est la première fois qu'un président vient nous voir", a lancé un habitant.
Le chef de l'Etat était accompagné de deux ministres : François Lamy (Ville) et Benoît Hamon (Economie sociale et solidaire), tous deux élus de la banlieue parisienne.