Élisabeth Guigou, ex-garde des Sceaux (PS), interrogée jeudi sur les menaces de mort proférées contre le juge Jean-Michel Gentil, a parlé de "responsabilité des amis de Nicolas Sarkozy".
Sur Radio Classique et Public Sénat, la députée a parlé d'un "climat terrible", après la lettre de menaces reçue au parquet de Bordeaux et visant notamment le juge d'instruction qui a mis en examen l'ancien chef de l'Etat pour "abus de faiblesse".
"J'observe quand même qu'il y a une responsabilité des amis de Monsieur Nicolas Sarkozy là-dessus", a-t-elle dit.
"Je condamne ce déchaînement verbal contre un juge et l'institution judiciaire, c'est très mauvais pour la démocratie", a lancé la présidente de la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée.
"On matraque comme ça, par les mots un magistrat qui fait son travail - bien ou mal, la chambre de l'instruction décidera", a observé Mme Guigou.
"M. Sarkozy a les moyens du droit", "on n'est pas dans un système judiciaire en France où on vit sur les humeurs d'un magistrat isolé", a argumenté l'élue de Seine-Saint-Denis.
Le député UMP et ex-conseiller spécial de l'Elysée Henri Guaino, qui avait accusé le juge Gentil d'avoir "déshonoré la justice" par son incrimination, a maintenu ses propos jeudi, jugeant "effrayante" la position du Syndicat de la magistrature qui a mis en cause "la garde rapprochée" de l'ex-chef de l'Etat après ces menaces.