Jean-Michel Baylet, sénateur et président du PRG, a assuré mercredi que son allié PS "n'est pas en ordre de bataille", et doit se ressaisir regrettant notamment un changement de pied sur la circonscription nationale unique pour les élections européennes.
Sur LCI, il a rappelé que les sénateurs radicaux de gauche avaient déposé une proposition de loi visant à restaurer pour le scrutin de 2014 cette circonscription unique, "votée par les socialistes au Sénat". Mais ces derniers "ont changé d'avis, pour des raisons qui leur appartiennent, et que je conteste".
"C'est un mauvais coup pour l'Europe, parce que les listes régionales, pour élire des députés européens, ça ne veut rien dire", a argumenté l'élu du Tarn-et-Garonne.
François Hollande "était favorable" à cette réforme, mais "il n'a pas pesé pour qu'il en soit autrement", a déploré M. Baylet.
Le système actuel des huit circonscriptions interrégionales "bloque les formations minoritaires" selon lui, et financer une campagne nationale "coûte moins cher que huit campagnes régionales", a argumenté M. Baylet au cours d'une conférence de presse à l'Assemblée, entouré de députés et de sénateurs radicaux. La proposition de loi, rejetée en commission à l'Assemblée, doit être débattue jeudi matin dans le cadre d'une journée réservée au groupe des radicaux de gauche.
Rapporteur du texte, le député radical de gauche Alain Tourret a dénoncé "une coalition de la peur": "l'UDI a peur de Bayrou, peur de son rebond, le PS a peur de Mélenchon et d'être doublé sur sa gauche, l'UMP a peur de Marine Le Pen", a-t-il dit.
François Hollande, "a-t-il d'ailleurs les moyens d'imposer au législatif ses manières de voir ?", a demandé M. Baylet jugeant que le groupe des députés socialistes "est turbulent". "Les élus de la majorité devraient faire preuve d'un peu plus de responsabilité", a-t-il demandé, en ciblant le député parisien Pascal Cherki qui a exhorté le chef de l'Etat à ne pas se conduire "en conseiller général".
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Pour M. Baylet, au PS certains "n'ont pas les épaules assez solides pour supporter les difficultés".
Or, "il faut garder la tête froide, et surtout être solidaire du gouvernement, du président de la République, de cette majorité. Il y en a trop qui me donnent l'impression de préférer être dans l'opposition parce que c'est plus facile".
"Le Parti Socialiste n'est pas en ordre de bataille, c'est clair", a tranché le sénateur. "Il faut qu'Harlem Désir mette ses troupes en ordre de bataille, et que les élus socialistes comprennent que nous sommes sur le même bateau". Faut-il changer de premier secrétaire ? "Il appartient aux socialistes de choisir leurs dirigeants. Mais il faut quand même que le PS se ressaisisse", avertit M. Baylet.