La présidente du Medef Laurence Parisot a vivement dénoncé les déclarations du ministre Victorin Lurel, qui a contesté le qualificatif de "dictateur" pour désigner l'ex-président vénézuélien, jugeant qu'il déshonorait la France.
"La déclaration du ministre Victorin Lurel est très choquante. Comment peut-on dire d'un homme qui était un dicateur, un démagogue, qui incarne le populisme dans toute son horreur, puisse avoir les qualités que prétend notre ministre?", s'est-elle indignée sur France 3.
Victorin Lurel, ministre des Outre-mer, représentait le gouvernement français aux obsèques de Hugo Chavez vendredi à Caracas et a confié son émotion à la presse après la cérémonie.
Il a déclaré que si on ne pouvait "pas être d'accord avec telle ou telle action de Hugo Chavez", "les gens sont fiers de ce qui a été fait en 14 ans" de présidence.
"Toute chose égale par ailleurs, Chavez c'est de Gaulle plus Léon Blum. De Gaulle parce qu'il a changé fondamentalement les institutions et puis Léon Blum, c'est-à-dire le Front populaire, parce qu'il lutte contre les injustices", a-t-il ajouté.
Selon lui, "le monde gagnerait à avoir beaucoup de dictateurs comme Hugo Chavez puisqu'on prétend que c'est un dictateur. Il a pendant ces 14 ans respecté les droits de l'Homme".
"Je pense qu'il déshonore notre pays, je pense qu'il déshonore notre gouvernement en s'exprimant ainsi", a réagi Laurence Parisot, emboîtant le pas de plusieurs députés de droite et du centre qui ont samedi dénoncé ces propos.
S'agissant du bilan économique de la présidence Chavez, Françoise Parisot a estimé qu'il n'avait pas su "construire d'économie solide et durable" à partir de cette richesse extraordinaire" (le pétrole).
"C'est même tout le contraire. Il a fait en sorte que toutes les élites quittent le pays. La dépendance du Venezuela du reste du monde est très grande. Ce pays importe tout, il ne fabrique rien", a-t-elle souligné.
Elle a enfin déclaré que le Venezuela avait besoin avant tout d'une "vraie démocratie, d'un multipartisme".
"Il ne peut pas y avoir d'économie durable, prospère sans démocratie. Les deux sont intimement liés", a-t-elle fait valoir.