Des parlementaires PS, comme la députée Barbara Romagnan, ou sa collègue Corinne Narassiguin dont l'élection vient d'être invalidée, ont publié l'affectation de leur part de réserve parlementaire dont l'utilisation est habituellement opaque.
La réserve parlementaire, d'un montant total de 150 millions d'euros (90 millions pour les députés et 60 millions pour les sénateurs) en 2012, permet aux élus de subventionner des investissements dans leur circonscription mais est régulièrement critiquée pour l'opacité qui entoure son attribution.
Corinne Narassiguin, députée PS des Français de l'étranger (Amérique du Nord), a précisé sur son blog que malgré l'annulation de son élection les organismes toucheront bien les subventions en 2013.
Elle précise à cette occasion que chaque député PS a reçu "130.000 euros à répartir pour l'année 2013". Elle a ainsi donné 30.000 euros à l'école bilingue de Berkeley, 6.000 euros à l'alliance française de Puerto Rico, 10.000 euros pour la médiathèque de l'école française internationale de Vancouver. Son blog recense près de 25 projets.
Aussi élue pour la première fois en juin 2012, la députée Barbara Romagnan (Doubs, PS), a elle aussi détaillé ses projets sur son blog, comme l'avait annoncé Libération. Elle s'est engagée à le faire tous les ans.
"Cette démarche entreprise, parfois depuis plusieurs années, par un certain nombre de mes collègues députés et sénateurs, reste encore trop rare à mon sens", écrit-elle sur son blog.
Elle a choisi de financer par exemple pour 12.500 euros "la création d'un accueil de jour pour personnes dépendantes et souffrant de la maladie d'Alzheimer" ou 4.000 euros au mouvement du Nid qui vient en aide aux prostitués. Le député PS Alexis Bachelay et la sénatrice Laurence Rossignol ont aussi détaillé l'utilisation de leur part de réserve.
Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone (PS), avait promis fin septembre une répartition équitable de la réserve parlementaire entre groupes politiques ainsi que la publication de la liste des investissements et subventions à la fin de l'année.
Selon des chiffres obtenus pour l'année 2010 par le député PS René Dosière, la réserve avait profité surtout à certains élus, dont les départements ont été dix fois mieux dotés que d'autres.