Le numéro un de la CGT, Bernard Thibault, a cherché mercredi à convaincre les députés PS de "la nocivité" de l'accord sur l'emploi, voire de son "infraction" parfois avec des normes internationales, et les a jugé "un peu déstabilisés d'entendre beaucoup de sons de cloche".
"Ils étaient nombreux, attentifs, un peu déstabilisés parce qu'ils entendent beaucoup de sons de cloche et que beaucoup ne connaissent pas forcément toute la subtilité du droit social. L'objectif était de les convaincre de la révolution du droit social et de la nocivité de plusieurs dispositions. J'ai voulu les sensibiliser sur l'impact politique, les répercussions sociales et leur démontrer que plusieurs articles vont jusqu'à être en infraction avec des textes internationaux", a-t-il déclaré à la presse au sortir d'une audition d'environ 1h30 devant le groupe socialiste à l'Assemblée.
Pour le secrétaire général de la CGT, l'accord entre le patronat et trois syndicats sur cinq (CFDT, CFE-CGC, CFTC) serait contraire aux normes et textes sociaux internationaux car il "permettrait à un employeur d'imposer à un salarié un changement du lieu de son emploi, une baisse de salaire ou une augmentation de temps de travail en infraction avec le respect du contrat de travail".
Les députés PS "savent que nous travaillons à une mobilisation la plus importante possible dès le 5 mars, la veille de la présentation du texte en Conseil des ministres", a noté le secrétaire général de la centrale, soulignant qu'il n'y a "pas grand chose qui trouve grâce" aux yeux de la CGT dans l'accord national interprofessionnel bientôt transcrit dans un projet de loi.
Et "la CGT n'est pas dans une posture liée à la perspective de son congrès mais engagée sur un processus de fond et de longue haleine pour continuer à mobiliser tant qu'il le faudra sur ce projet de loi", a tenu à assurer M. Thibault, qui doit céder sa place à la tête du premier syndicat français à Thierry Lepaon lors du prochain congrès de la CGT, à Toulouse, du 18 au 22 mars.