Rachida Dati, maire UMP du VIIe arrondissement de Paris, s'en est vivement prise mercredi à deux élus de son parti, Claude Goasguen, qu'elle a accusé de "pression" et d'insultes, et Brice Hortefeux, taxé d'"irresponsable".
Sur BFMTV-RMC, l'ex-garde des Sceaux, tout en renouvelant sa candidature aux primaires de l'UMP pour les municipales de 2014 à Paris, a assuré: "depuis 2007, curieusement, on n'a de cesse de me dénigrer, me déstabiliser, de me menacer".
Elle a évoqué "un déjeuner très récent avec des élus parisiens, où j'ai été insultée", a-t-elle dit.
Cette rencontre a été relatée par le Canard Enchaîné qui publie un dialogue entre l'eurodéputée et Claude Goasguen, député-maire du XVIe: "Ne ramène pas dans la capitale tes moeurs du 9-3", dixit M. Goasguen. Réponse de l'élue : "Tu te prends pour quoi pour me parler sur ce ton ? Tu t'y crois autorisé parce que j'ai refusé de coucher avec toi?"
Mme Dati n'a pas contesté un mot de ce récit: M. Goasguen est "un soutien de Nathalie Kosciusko-Morizet", qui vient de se déclarer candidate à la primaire UMP à Paris, "il trouve que je ne suis pas légitime pour me présenter à Paris et considère qu'ici, ce n'est pas le 9-3". "C'est ignoble !"
Elle n'a pas démenti la réponse mise dans sa bouche. "C'est quelqu'un qui a un tempérament de pression", a lancé Mme Dati contre son collègue maire. "J'ai vu des militantes et des élues s'écraser et certaines qui assistaient au déjeuner étaient ravies que je puisse ne pas me laisser faire".
L'ex-garde des Sceaux a cependant écarté une action en justice, même si "il y a matière".
Autre cible : Brice Hortefeux. "Il appelle les élus pour leur dire : +vous soutenez Nathalie juste pour dégager Rachida Dati+". "Souvenez-vous pourquoi Brice Hortefeux a été débarqué du gouvernement par Nicolas Sarkozy. Il a été un très mauvais ministre de l'Intérieur et a opposé" les Français les uns aux autres.
Mme Dati avait auparavant jugé qu'en critiquant la politique française au Mali, M. Hortefeux avait été "irresponsable". "Je le réduis à PapaSarkozymadit", a-t-elle ironisé, allusion au surnom donné à Jean-Christophe Mitterrand quand il s'occupait d'Afrique sous la présidence de son père.
"C'est facile dans son petit bureau au chaud avec un officier de sécurité de dire : +oh là là, on est mal préparés+. Quand on fait de la politique, il faut être responsable", a grondé Mme Dati.
Elle a lancé une flèche contre le député de Paris Bernard Debré, "qui m'insulte matin midi et soir. Lui, ça le gêne que je puisse avoir transgressé, être partie d'une condition sociale et avoir accédé à une autre".
Au passage, elle a glissé : "Nicolas Sarkozy m'a dit qu'il ne soutenait pas Nathalie Kosciusko-Morizet et qu'il ne se mêlait pas de cette campagne" parisienne.