Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, s'est dit convaincu vendredi que l'accord social entre patronat et des syndicats, que sa confédération ne signera pas, ne figurerait pas "intégralement" dans la future loi qui doit le transposer dans la législation.
Le dirigeant syndical a été reçu vendredi après-midi à Matignon par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui a promis, comme le président François Hollande, que cet accord signé le 11 janvier par les organisations patronales et trois syndicats - CFDT, CFE-CGC et CFTC - serait intégralement retranscrit dans un futur projet de loi examiné au printemps.
"Quelque chose me dit que, d'une manière ou d'une autre, ce ne sera pas intégralement le texte de l'accord qui figurera dans la loi", a déclaré à la presse M. Thibault à l'issue de l'entretien.
Cette rencontre, qui n'était pas inscrite à l'agenda du Premier ministre, devait permettre, selon M. Thibault, d'"expliciter de vive voix les raisons fondamentales pour lesquelles la CGT ne signera pas et pour lesquelles nous souhaitons une révision (...) des dispositions contenues dans cet accord avant toute transposition dans cette future loi".
"On a tendance à beaucoup sous-estimer des modifications du droit (contenues dans cet accord) qui représenteraient, si elles étaient transcrites dans la législation française, des régressions en matière de licenciement, d'accès à la justice", a mis en garde M. Thibault.
"Je note avec satisfaction que, contrairement à ce qui était indiqué en début de semaine, la CGT aura voix au chapitre", a ajouté le dirigeant, qui passera la main en mars à Thierry Lepaon.
"Nous allons avoir des séances de travail très concrètes avec le ministère du Travail pour regarder le texte dans le détail", a-t-il annoncé. "Le Premier ministre ne peut pas ignorer l'opinion de la première organisation de salariés, même quand elle ne signe pas un accord", a fait valoir M. Thibault.
Il a indiqué aussi que les militants et directions départementales de la CGT allaient "rendre visite aux parlementaires pour leur faire une explication de texte" avant l'examen du projet de loi.