L'ancien ministre de la Défense Gérard Longuet (UMP) a jugé jeudi sur LCI qu'il n'y avait pas de lien entre la prise d'otages en Algérie et l'offensive lancée par la France au Mali.
La prise d'otages sur un site gazier du centre-est de l'Algérie n'est "pas du tout" la conséquence directe de l'action engagée vendredi par Paris contre les islamistes au Mali, a assuré le sénateur de la Meuse sur LCI.
"Cette prise d'otages demande une préparation. Très clairement, il a fallu plusieurs semaines pour acheminer des moyens, des hommes", il a fallu "des repérages".
L'action française a peut-être été "un déclencheur", a poursuivi M. Longuet, mais "on ne peut pas imaginer qu'en moins d'une semaine, une telle prise d'otages ait pu être conçue par une filiale d'al-Qaïda ou Aqmi". "En tout état de cause, c'est un objectif qui avait été préparé".
Le but de cette action, selon l'ancien ministre, c'est de "montrer qu'ils sont présents partout, que la zone sahélienne, de la Mer rouge à l'Atlantique, est sous leur influence" et "afficher une capacité à déstabiliser tous les régimes, y compris le régime algérien".
Au Mali, M. Longuet aurait "mis en oeuvre la même politique", "totalement pertinente au moment où elle a été déclenchée", quand "les colonnes, les 200 pick up" islamistes "se dirigeaient par deux voies vers Bamako. Ils se sont dévoilés, ils sont sortis de la population, c'était le moment de les frapper".
Faute de cette offensive, "nous aurions trouvé une situation qui eut été inextricable, des islamistes dans Bamako, dans une très grande ville". Il a comparé à la situation en Côte d'Ivoire où la France était intervenue "pour éviter la dispersion des métastases, des combattants en milieu urbain".
Pour lui, il n'y a en Europe que "deux pays ayant à la fois l'armée et le mental national pour ce type d'opération", citant la France et la Grande-Bretagne. "Il n'y en a pas d'autres".