Une enquête préliminaire a été ouverte à Paris après une plainte pour corruption déposée en décembre par Loïk Le Floch-Prigent, détenu depuis près de 4 mois au Togo dans une affaire d'escroquerie, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.
L'ancien patron du groupe pétrolier Elf, arrêté le 15 septembre à Abidjan, a été inculpé au Togo de "complicité d'escroquerie" et incarcéré, dans le cadre d'une enquête ouverte en mars 2011 après la plainte d'un homme d'affaires émirati, Abbas El Youssef.
L'ancien grand patron est soupçonné par la justice togolaise d'être impliqué dans une escroquerie internationale portant sur plusieurs dizaines de millions de dollars au préjudice de M. Youssef.
Mais pour son avocat, Me Patrick Klugman, M. Le Floch-Prigent est avant tout la victime d'un certain nombre de manoeuvres visant, "en contrepartie du versement d'importantes sommes d'argent", à aboutir à son arrestation.
Pour cette raison, il a porté plainte contre X à Paris le 5 décembre pour "corruption" et "atteinte arbitraire à la liberté par une personne exerçant une fonction publique". L'enquête préliminaire est ouverte uniquement sur le chef de corruption, a-t-on précisé de source proche du dossier.
"Tous les auteurs de cette corruption sont connus et identifiés. Il faut qu'ils puissent être rapidement convoqués et entendus sur cette opération qui a eu pour conséquence directe la privation de liberté de Loïk Le Floch-Prigent", a dit à l'AFP Me Klugman.
Dans sa plainte, l'avocat a annexé une série de courriels impliquant M. Youssef et datant de la période précédant et suivant l'arrestation de M. Le Floch-Prigent.
L'avocat et la famille de son client ont plusieurs fois appelé à une évacuation sanitaire d'urgence vers la France de M. Le Floch-Prigent qui, âgé de 69 ans, souffre en particulier de psoriasis et aurait dû subir fin septembre une intervention chirurgicale en France. Cet appel a également été relayé par le Quai d'Orsay.