Le projet de supermétro francilien Grand Paris Express coûtera 9,5 milliards de plus que prévu, affirme le rapport du haut fonctionnaire Pascal Auzannet remis jeudi à la ministre de l'Egalité des territoires, Cécile Duflot.
Le montant acté dans l'accord Etat-région de janvier 2011 était de 20,5 milliards d'euros. "Depuis ce montant a évolué et le travail d'expertise engagé conduit à un montant de l'ordre de 30 milliards d'euros en valeur 2012, soit une majoration de 9,5 milliards d'euros, mais sur des périmètres différents", affirme le rapport qu'a pu consulter l'AFP.
Ce surcoût a plusieurs explications: trois milliards supplémentaires sont à imputer à la "ligne orange", pour laquelle seuls deux milliards correspondant à la contribution de la Société du Grand Paris avaient été inscrits dans l'accord du 26 janvier 2011.
1,8 milliard correspond au coût des interconnexions, qui n'avait pas fait l'objet d'une évaluation.
Le reste correspond à la dérive monétaire (3 milliards d'euros), à une dérive des coûts des projets sous maîtrise d'oeuvre de la Société du Grand Paris (1,4 milliard d'euros), au surcoût du rallongement de la ligne 14 (500 millions).
Cette nouvelle évaluation des coûts du projet conduit Pascal Auzannet, qui fut notamment un dirigeant de la RATP, à envisager trois scénarios pour la réalisation des travaux. Le plus réaliste conduirait à un étalement des travaux jusqu'à 2030.
Le projet du Grand Paris, lancé par l'ancien président Nicolas Sarkozy, prévoit la construction de trois lignes de métro automatique (bleue, rouge et verte) formant une double boucle autour de la capitale, longue de 175 km et jalonnée de 57 gares.