Le président François Hollande a "salué" mardi la décision de Jacques Chirac qui avait choisi Lens en 2004 pour accueillir une antenne du Louvre, lors de l'inauguration de ce nouveau et prestigieux musée.
"C'était un pari insensé si l'on y songe" et "c'était d'abord un pari politique", a déclaré le chef de l'Etat après avoir déambulé pendant plus d'une heure dans les allées du musée. "Et je veux saluer la décision de Jacques Chirac, le Louvre-Lens lui doit son existence", a-t-il enchaîné.
En présence de la plupart des ministres de la Culture des dernières années, à l'exception de Frédéric Mitterrand, le président Hollande a loué cette décision prise "sur les conseils avisés de Renaud Donnedieu de Vabres et la pression jamais relâchée de Jack Lang" auquel il est "difficile de résister même pour Jacques Chirac".
L'ancien président, affaibli par la maladie, a fêté ses 80 ans jeudi.
Parmi les anciens ministres présents, François Hollande a distingué aussi Jean-Jacques Aillagon qui "a défendu la grande idée de la décentralisation culturelle" dont le Louvre-Lens est "l'un des plus beaux symboles", tout comme le Centre Pompidou de Metz, pour l'art moderne.
"Christine Albanel, Frédéric Mitterrand, chacun a apporté sa pierre à l'édifice", a-t-il poursuivi aux côtés d'Aurélie Filippetti, l'actuelle ministre qui "a mis la dernière main à l'ouvrage".
Musée de verre et d'aluminium poli, conçu par l'agence japonaise Sanaa, l'édifice de 7.000 m2 a été bâti entre deux terrils à Lens, ville de 35.000 habitants parmi les plus pauvres de France, où le chômage frappe 16% de la population.
Le président Hollande n'a pas tranché la question de la gratuité de l'accès à la Galerie du Temps, épine dorsale du musée où se côtoient quelque 200 chefs-d'oeuvre du Louvre, de l'Antiquité à Delacroix. Mais il a laissé entendre qu'elle pourrait rester en libre accès au-delà de l'année prévue.
"Ce sera votre décision", a-t-il lancé aux élus locaux, mais "aussi celle de l'Etat", a-t-il glissé.
Le président a salué "un événement pour le Nord-Pas-de-Calais, région la plus jeune de France, éprouvée par la crise et qui s'offre aujourd'hui le Louvre, rien que cela", "un message d'espérance".
"Le musée que nous inaugurons aujourd'hui est porteur de beauté mais aussi de valeurs: la fidélité à l'histoire, l'égalité dans l'accès à la culture et la confiance dans l'avenir d'une terre industrielle, d'une région, d'un pays", a ajouté François Hollande.
"Le succès de Lens, c'est la victoire d'un territoire" qui "peut servir d'exemple", a-t-il insisté, empruntant à Aragon pour conclure: "Aujourd'hui sur cette terre du nord, le soleil s'appelle le Louvre".
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Hollande inaugure le Louvre-Lens