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L'UMP, orpheline de Sarkozy, élit son nouveau chef

François Fillon (g) et Jean-François Copé, le 27 septembre 2012 à Marcq-en-Baroeul, dans le nord de la France [Denis Charlet / AFP/Archives] François Fillon (g) et Jean-François Copé, le 27 septembre 2012 à Marcq-en-Baroeul, dans le nord de la France [Denis Charlet / AFP/Archives]

Les 300.000 adhérents de l'UMP, orphelins de Nicolas Sarkozy, sont appelés aux urnes dimanche pour choisir leur nouveau chef entre François Fillon, 58 ans, favori des sondages et homme du "rassemblement", et Jean-François Copé, 48 ans, chantre d'une "droite décomplexée".

Le scrutin organisé pour élire le président du parti jusqu'en 2015 a lieu entre 09H00 et 18H00 dans près de 650 bureaux de vote répartis dans toute la France. L'actuel secrétaire général votera dans sa ville de Meaux (Seine-et-Marne) à 11H00, l'ex-Premier ministre glissera son bulletin à 16H00 à Paris, où il est désormais élu.

Les résultats ne devraient pas être connus avant 20H00, voire beaucoup plus tard dans la soirée. Première à voter samedi, la Nouvelle Calédonie a donné une avance à M. Fillon mais, pour connaître le vainqueur, les regards se porteront surtout sur les "grosses" fédérations, très disputées: l'Ile-de-France (Paris, Hauts-de-Seine, Seine-et-Marne...) et le sud-est (Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Gard...) mais aussi le Rhône ou le Nord.

L'inconnue de la participation, -moyenne ou limitée au "noyau dur", elle peut avantager M. Copé, forte, elle renforcera M. Fillon-, rend tout pronostic aléatoire.

"La logique veut que Fillon l'emporte, la droite a souvent un réflexe légitimiste en choisissant la sécurité et le grade le plus élevé. Mais Copé a fait indéniablement une très bonne campagne", analysait samedi soir un ex-ministre.

François Fillon, le 17 novembre 2012 à Mouilleron-le-Captif, dans l'ouest de la France [Thomas Bregardis / AFP]
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François Fillon, le 17 novembre 2012 à Mouilleron-le-Captif, dans l'ouest de la France
 

Samedi, les duellistes ont jeté leurs dernières forces dans la bataille féroce pour le contrôle du premier parti d'opposition qu'ils livrent au quotidien depuis trois mois mais en réalité engagée dès le lendemain de la défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle.

Favori des sondages réalisés auprès d'un public plus large -les sympathisants UMP- M. Fillon, qui a "beaucoup d'espoir" de gagner, a achevé sa tournée en Vendée en rendant hommage à Clemenceau, le "Père la Victoire" de la guerre 14-18 et en invitant les militants à se poser une seule question: "Qui est le mieux placé pour rassembler les Français autour de l'UMP ?"

De son côté, M. Copé, a mené campagne tambour battant jusqu'à la dernière minute en avalant les kilomètres -Eure, Seine-Maritime et Yvelines la même journée- et en envoyant un message audio, par téléphone, à chacun des adhérents pour les appeler à faire le choix d'un chef d'une opposition de "résistance" sur sa ligne d'une "droite décomplexée".

Jean-François Copé, le 17 novembre 2012 à Rouen [Charly Triballeau / AFP]
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Jean-François Copé, le 17 novembre 2012 à Rouen
 

En cette fin de campagne, le ton s'est durci entre les deux camps. L'"inénervable" François Fillon a lâché ses coups en accusant son adversaire de "rechercher le buzz à tout prix" et d'emprunter "tous les virages à droite".

Pas en reste, Jean-François Copé a raillé l'opposition "en pantoufles" incarnée, selon lui, par François Fillon, dépeint en "Hollande de droite".

"Il était vraiment temps que ça s'arrête", juge Xavier Bertrand, qui comme d'autres ténors, appelle par avance le vainqueur à faire des gestes pour recoller les morceaux.

A l'unisson en économie (fin des 35 heures), sur les questions de société (non au mariage gay, non au droit de vote des étrangers) et désormais sur le "ni FN-ni gauche", les deux hommes revendiquent leurs "différences".

De ligne politique ou de posture ? M. Fillon se pose en "homme d'Etat" et de "rassemblement" et se projette déjà dans le rendez-vous présidentiel de 2017. M. Copé se présente en "premier des militants", promet une "vague bleue" aux municipales de 2014 et recourt aux formules choc ("racisme anti-Blancs", appel à manifester) pour convaincre un électorat qui n'a pas tourné la page Sarkozy.

L'enjeu du scrutin est grand. Le vainqueur aura une longueur d'avance pour 2017 même si l'échéance décisive sera la primaire de 2016 et si Nicolas Sarkozy pourrait vouloir troubler le jeu.

Outre l'élection du président, les adhérents UMP sont amenés à reconnaître officiellement les "courants" -une première à droite- en départageant six motions en lice (des "Humanistes" à la "Droite forte" en passant par la "Droite sociale").

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