Les deux ministres écologistes Cécile Duflot (Logement) et Pascal Canfin (Developpement) ont justifié leur participation au gouvernement lors d'un conseil fédéral d'EELV (parlement du parti) alors que les sujets de tensions avec le PS suscitent des interrogations dans les rangs mêmes des écologistes
Cécile Dulot en a la certitude, les écologistes "sont à leur place". Aéroport Notre-Dame-des-Landes, absence de fiscalité écolo dans le pacte de compétitivité, gaz de schiste...les sujets de discorde entre le PS et les écologistes se sont pourtant succédé ces deux dernières semaines avec en toile de fond la question de la présence de ministres écologistes au gouvernement.
Jean-Vincent Placé, chef de file des sénateurs EELV, avait créé une polémique, vite étouffée par les dirigeants du parti, en s'interrogeant publiquement sur la présence de ministres EELV au gouvernement.
Alors que des milliers de manifestants parmi lesquels des ténors d'EELV protestaient à Notre-Dame-des Landes (Loire-Atlantique), Harlem Désir, le premier secrétaire du PS, a affirmé samedi qu'un "parti de la majorité gouvernementale ne devrait pas s'impliquer dans des manifestations qui prennent pour cible le Premier ministre".
Côté écologistes, samedi, le mot d'ordre était "Notre-Dame des Landes n'est pas une manifestation contre Jean-Marc Ayrault". Pascal Durand, secrétaire national l'a dit durant la manifestation, Pascal Canfin et Cécile Duflot l'ont répété à Bobigny.
"Je m'astreins à ne réagir qu'en tant que ministre", a dit la ministre du Logement en refusant de commenter les propos d'Harlem Désir.
Plus généralement, la réponse des deux ministres a été la même : "Nous travaillons". Et Pascal Canfin d'ajouter: "Au-delà de ce qu'on fait en direct (dans nos ministères), on a aussi un pouvoir d'influence qui ne fonctionne que si on n'en parle pas".
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"Je suis à ma place"
"Ces six mois ont été une période d'apprentissage très rapide à changer de rôle", a expliqué Cécile Duflot qui a assuré "avoir les moyens d'agir" au sein de son ministère.
"Nous n'avons pas perdu de temps, nous avons placé en matière de politique du logement une barre très différente de celle des dix dernières années", a-t-elle ajouté.
"Changer de costume demande des efforts, peut-être certains d'entre vous me trouvent moins tranchante qu'avant", s'est amusée celle qui cet été avait déclaré avoir "une muselière" depuis qu'elle était ministre.
Les deux ministres écologistes l'assurent, ils "influencent" le gouvernement.
"Ca n'est pas facile d'être celle qui ne peut pas tout dire", a concédé Cécile Duflot, tout en insistant: "Nous sommes, je suis à ma place".
L'ancienne secrétaire générale a toutefois soutenu la présence des écologistes dans la rue. "C'est une position historique d'être dans les institutions mais aussi dans la rue. Il faut être capable d'agir mais aussi de ne pas s'endormir", a-t-elle dit.
"Ne faisons pas semblant d'être surpris (...) le PS n'est pas un parti écologiste (...)", a lancé Dominique Voynet, ex-ministre de l'environnement dans le gouvernement de Lionel Jospin.
"Si nous cherchions des prétextes pour claquer la porte nous en trouverions souvent", a assuré le maire de Montreuil (Seine-Saint-Denis) pour qui les écologistes ont démontré qu'ils sont "solides et fiables".
"Cécile et Pascal, je suis fière de la façon dont ils assument (...) ils ne sont pas la mouche du coche, pas maître chanteur, pas godillots et ne se sont pas couchés non plus", a félicité celle qui fut la première ministre écologiste.