La fédération du parti communiste des Pyrénées-Atlantiques a jugé que l'arrestation et la remise à l'Espagne jeudi de la militante basque française Aurore Martin était une "honte", tandis qu'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) s'est dit "choqué", dans deux communiqués diffusés vendredi.
"Ce que (Claude) Guéant", ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy, "n'avait pas osé faire, le ministre (de l'Intérieur de François Hollande, Manuel) Valls vient de le commettre. Quelle honte!", s'indigne dans un communiqué Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF des Pyrénées-Atlantiques.
"Le gouvernement Ayrault vient d'écrire une page déshonorante pour notre pays", fustige le conseiller municipal à Pau, jugeant "insupportable et indigne" qu’une ressortissante française, "militante d’un parti autorisé en France, soit extradée pour des faits (...) non punissables dans notre pays".
"Les parlementaires communistes interpelleront le gouvernement pour connaître les conditions réelles de l'arrestation et de l'extradition" d'Aurore Martin, prévient-il.
Dans un communiqué intitulé "Que cherche Manuel Valls?", EELV Pays basque s'est dit "choqué par l'attitude" du ministre "concernant le Pays basque et s'inquiète de voir pratiquer une répression que rien ne justifie dans le climat actuel".
"Alors que les élus de tous bords (...) et la société civile s'allient à la fois pour travailler à l'avenir du territoire et pour rendre pérenne la paix rendue possible par le dépôt des armes de ETA, M. Valls semble vouloir créer la discorde en entretenant sciemment l'amalgame et la confusion", selon le communiqué.
Sous le coup depuis le 13 octobre 2010 d'un mandat d'arrêt européen émis par Madrid pour "faits de participation à une organisation terroriste et terrorisme", Aurore Martin a été interpellée jeudi vers 16H00 à Mauléon (Pyrénées-Atlantiques), avant d'être remise dans la soirée aux autorités espagnoles.
Madrid lui reproche d'avoir participé en Espagne à des réunions publiques comme membre du parti Batasuna, considéré comme le bras politique de l'organisation séparatiste basque ETA.
Autorisé en France, Batasuna est interdit en Espagne où il est considéré comme une organisation terroriste depuis 2003.
Classée organisation terroriste par l'Union européenne et les Etats-Unis, l'ETA a annoncé le 20 octobre 2011 qu'elle renonçait à la violence, après plus de 40 années de lutte armée. L'Espagne et la France exigent le démantèlement complet de son arsenal et sa dissolution sans conditions, ce à quoi l'ETA se refuse toujours.
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