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Gaz de Schiste, CSG, 35h : l'explosif rapport Gallois

[POOL / AFP PHOTO / Charles Platiau]

L'imminence de la remise du rapport Gallois sur la compétitivité le 5 novembre a d'ores et déjà suscité quelques fuites dans la presse. A chaque fois, il s'agit de recommandations qui risquent de mettre en difficulté le gouvernement.

Gaz de Schiste, augmentation de la CSG, suppression des 35h… Depuis une semaine les fuites de presse sur le rapport Gallois sur la compétitivité se succèdent. Point commun de toutes ses prétendues recommandations : elles prennent l'exact contrepied de la politique actuelle du gouvernement.

C'est Paris-Match qui a donné le ton le 18 octobre dernier. D'après l'hebdomadaire, Delphine Batho, la ministre de l'Ecologie qui avait reçu l'ex-président d'EADS se serait mise "en colère" parce que celui-ci lui aurait annoncé que son rapport contiendrait "un chapitre sur la nécessité d'exploiter les gaz de schiste pour l'Hexagone qui dispose de près de la moitié des ressources potentielles en Europe de l'Ouest".

Louis Gallois aurait asséné à la ministre que "la France a deux richesses phares, le nucléaire et les gaz de schiste", et qu'"il est hors de question de faire l'impasse". Un mois après les déclarations de François Hollande annonçant l'annulation de permis de forage, la proposition fait mauvais genre.

 

La hausse de CSG

Samedi dernier, le Figaro a remis un peu de feu aux poudres ? Selon le quotidien le commissaire à l'investissement, Louis Gallois, proposerait dans son rapport de baisser les cotisations sociales de 30 milliards d'euros sur deux ou trois ans, de réduire les dépenses publiques et d'augmenter légèrement la CSG et la TVA.

Tout le contraire de ce que plaide le gouvernement depuis mai dernier. Ainsi la hausse de la CSG a été rejetée par le gouvernement lors de l'élaboration du projet de loi de finances.

 

La suppression des 35h

Ce jeudi matin, c'est Le Parisien qui enfonce le clou en annonçant dans ses colonnes une autre recommandation encore plus explosive… la suppression des 35h. Une mesure emblématique votée par la gauche sous le gouvernement Jospin en 1998, largement aménagé par la droite depuis.

Le rapport Gallois préconiserait des négociations entreprises par entreprise, comme en Allemagne. Si plusieurs voix à gauche ont déjà été critiques sur l'application des 35h, leur suppression, réclamée par la droite, ne manquerait pas de mettre en difficulté le gouvernement.

 

Une rafale de fuites embarrassantes

Avec cette rafale de fuites, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault s'emploie depuis le début de la semaine à prendre ses distances avec le rapport Gallois. "Il y aura beaucoup de choses qui seront reprises, d'autres peut-être pas" a par exemple indiqué le Premier ministre hier jeudi, avant de se défendre de vouloir "enterrer le rapport Gallois".

L'opposition, elle s'est engouffrée dans la brèche. Le chef des députés UMP, Christian Jacob, a déploré mardi "l'enterrement de première classe" du rapport Gallois sur la compétitivité, tandis que Jean-François Copé a ironisé : "quelle cruauté pour François Hollande de voir un rapport, commandé par son Premier ministre, donner raison à l'UMP et lui recommander de faire exactement l'inverse de ce qu'il fait depuis son élection".

Le destin du rapport Gallois, avant même sa présentation semble donc bel et bien devoir ressembler à celui du rapport Attali. Commandé au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy en 2007, il devait faire une série de propositions pour libérer les freins à la croissance. Si quelques-unes de ses propositions avaient bien été retenues, la plupart, trop audacieuses, avait été enterrée.

 

Le démenti de Gallois

Jeudi, Louis Gallois a démenti les informations parues dans Le Parisien affirmant que le rapport sur la compétitivité propose la suppression de la loi sur les 35 heures. "Les informations parues dans le journal du Parisien ce jour concernant une éventuelle prise de position de Louis Gallois sur les 35 heures sont erronées", a déclaré le Commissariat général à l'investissement dans un communiqué, un service qui dépend de Matignon.

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