La ministre déléguée à la Réussite éducative, George Pau-Langevin, s'est déclarée vendredi sur RMC favorable à l'abrogation du dispositif sanctionnant une famille pour l'absentéisme scolaire de son enfant.
"Nous estimons que cette loi n'a rien réglé", a expliqué la ministre. "Dire simplement, c'est la faute des parents et on doit leur supprimer les allocations familiales, c'est une décision qui est simpliste et qui a été appliquée un nombre de fois tout à fait ridicule", a-t-elle estimé.
"Cette loi a un discours punitif à l'encontre des parents. Or la plupart des parents sont angoissés de voir leurs enfants (ne pas) réussir. Par conséquent, ce n'est pas en leur disant qu'ils sont de mauvais parents et en leur supprimant les allocations familiales qu'on règle le problème", a ajouté Mme Pau-Langevin.
Selon la ministre, "quand un parent commence à être dépassé par une situation, il faut l'épauler".
La ministre a expliqué qu'une proposition de loi (texte d'initiative parlementaire) déposée au Sénat serait "évoquée le 25 octobre". "Nous sommes en train de l'examiner", a assuré la ministre.
"Le gouvernement socialiste est enfermé dans son aveuglement idéologique et son incompétence", a dénoncé dans un communiqué le député UMP Eric Ciotti, à l'origine de cette loi, qui "a instauré un dispositif équilibré et gradué".
"Depuis l'entrée en vigueur de cette loi jusqu'au mois d'août dernier, 95% des cas dont se sont saisis les inspecteurs d'académie ont été résolus (...) Les résultats montrent bien que lorsque les parents manquent à leur devoir, la simple menace d'une suspension des allocations familiales permet de les responsabiliser", a-t-il ajouté.
"Pourquoi revenir sur ce qui marche, uniquement par idéologie ? L'absentéisme est un fléau contre lequel il faut lutter par la prévention mais aussi, bien sûr, par la sanction. Sinon, quel signal envoyé aux élèves ?", a renchéri Camille Bedin, secrétaire nationale de l'UMP à l'Egalité des chances.
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait annoncé en mai que ce dispositif, dont François Hollande avait promis la suppression, serait "évalué" et "remplacé" si son "efficacité est faible".
Mis en place en janvier 2011, le dispositif prévoit en cas d'absentéisme trop fréquent et non justifié, après une convocation des parents et un avertissement prononcé par l'inspecteur d'académie, que l'inspection d'académie peut exiger de la CAF la suspension partielle des allocations.