Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a assuré mercredi qu'il était prêt à recevoir les jeunes entrepreneurs dès "demain", si ceux-ci ressentaient un "malaise" sur la taxation des cessions d'entreprises qui suscite la polémique.
"S'il y a ici ou là un malaise, s'il y a des questions, notamment chez de jeunes entrepreneurs, ils seront entendus et nous les recevrons, et je les recevrai demain", a déclaré M. Moscovici, interrogé par Olivier Dassault, député UMP de l'Oise, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
Le ministre s'est dit plus généralement soucieux d'"écouter les entrepreneurs de ce pays".
La polémique enfle depuis la présentation vendredi du projet de budget 2013, qui aligne sur le barème de l'impôt sur le revenu la taxation de la plus-value enregistrée lors d'une cession d'entreprise.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux dirigeants de start-up françaises se sont notamment joints au mouvement Geonpi ("pigeon" en verlan), rejoint par quantité d'entrepreneurs et qui appelle à manifester dimanche devant l'Assemblée nationale. La cession d'entreprise est moteur de la création de start-up, dont les fondateurs acceptent de longues heures de travail modestement rémunérées, dans l'espoir de se voir largement récompensés à la revente.
Le chiffre de plus de 60% qui circule dans les différents mouvements de protestation contre le budget 2013 pour l'imposition des plus-values de cession correspond aux 45% de la nouvelle tranche d'imposition pour la part des revenus dépassant 150.000 euros auxquels on ajoute 15,5% de prélèvements sociaux. Mais ce calcul "est faux", assure-t-on à Bercy.
"Vous ne nous prendrez pas à défaut en matière d'esprit d'entreprise (...) nous avons besoin des entreprises et ce budget les défend, les respecte, les protège", a affirmé Pierre Moscovici à l'Assemblée nationale, à l'adresse de l'opposition.
"Il n'y a aucune forme de haine mais au contraire une très grande considération pour ceux qui, dans ce pays, entreprennent au sens fort du terme, innovent, créent des emplois, et non pas ceux qui spéculent ou profitent de la fiscalité pour jouer je ne sais quel mécanisme d'optimisation", a encore estimé le ministre.