Dix élus locaux de gauche apportent leur "soutien" au gouvernement sur la question du démantèlement de campements illicites de Roms, au "double titre d'élus locaux et d'élus de gauche", dans une tribune publiée dans le Monde daté de mercredi.
Parce que "être élu local, c'est connaître avec précision cet impératif qui veut qu'une situation d'urgence trouve une réponse rapide (...) et élu de gauche, c'est vouloir mettre l'idée de justice au coeur de l'action publique. C'est à ce double titre que nous voulons apporter notre soutien à l'action du gouvernement", expliquent-ils.
Selon ces élus le gouvernement, "en application de décisions de justice, vise à répondre à l'urgence, en procédant à des démantèlements de campements illicites de Roms".
Parce qu'ils veulent "faire taire les polémiques stériles, se prémunir contre les solutions trop simplistes et mettre un terme à toutes les instrumentalisations politiques", les signataires contestent "fermement les amalgames qui ont été faits entre l'action du gouvernement actuel et la politique passée".
Alors que, affirment-ils, "derrière l'activisme de façade de Nicolas Sarkozy rien n'a été fait pour apporter des solutions à la question préoccupante des campements", les dix élus estiment que "en assumant ses responsabilités, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault entend que les choses changent".
Ils se félicitent "des consignes données par le ministre de l'Intérieur à l'ensemble des préfets qui visent à ce que toute décision de démantèlement s'accompagne d'un travail de concertation avec les élus locaux et les associations venant en aide aux populations Roms".
Après le "temps court de l'urgence", les signataires appellent au "temps plus long nécessaire à la mise en place de solutions adaptées".
Selon eux, elles "impliquent notamment de poursuivre la réflexion concernant une levée éventuelle des mesures qui restreignent l'accès des ressortissants roumains et bulgares au marché du travail français".
En outre, ils souhaitent que "des avancées bilatérales (soient) trouvées avec la Roumanie et la Bulgarie, afin d'agir dans ces pays pour que le départ des Roms vers un ailleurs ne soit plus une fatalité (et que) les institutions européennes (jouent) pleinement leur rôle avec un renforcement des dispositifs permettant une meilleure intégration des Roms".
Les signataires sont: Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne, Jean-Pierre Blazy, député du Val-d'Oise, Luc Carvounas, sénateur du Val-de-Marne, Eugène Caselli, président de la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole, Gérard Caudron, maire de Villeneuve d'Ascq, Philippe Doucet, député du Val-d'Oise, Pierre Dubois, maire de Roubaix, Philippe Esnol, sénateur des Yvelines, Pascal Popelin, député de Seine-Saint-Denis, René Vandierendonck, sénateur du Nord.