Le ministre du Travail, Michel Sapin, a indiqué jeudi sur LCI qu'une hausse de la rémunération des heures supplémentaires pourrait être une contrepartie possible à la fin des avantages consentis aux heures supplémentaires.
"Dans le cadre des négociations qui vont s'ouvrir à l'automne sur l'évolution des rémunérations, en particulier sur l'évolution des grilles salariales, il y aura la possibilité de parler de ce sujet, le montant de la rémunération des heures supplémentaires", a déclaré M. Sapin, interrogé sur de possibles contreparties à cette mesure votée dans la nuit par les députés.
"Donc cela permettra de lisser un certain nombre d'effets" de la mesure, a-t-il ajouté.
Actuellement l'heure supplémentaire est majorée de 25% de la 36e à la 43e heure, de 50% au-delà.
Symbole du "travailler plus pour gagner plus" de Nicolas Sarkozy, les avantages accordés aux heures supplémentaires coûtent 5 milliards d'euros par an aux caisses de l'Etat selon le gouvernement : 3,5 mds que l'Etat doit rembourser à la Sécurité sociale (cotisations) et 1,5 de recettes d'impôt sur le revenu dont il est privé.
L'Assemblée nationale a voté mercredi en première lecture la suppression des aides aux heures supplémentaires, par 89 voix pour, celles de la gauche, et 64 voix contre, celle de la droite et des centristes. Il met fin à partir du 1er septembre aux exonérations de cotisations sociales sur les heures supplémentaires et, à partir du 1er août, à l'exonération de ces heures de l'impôt sur le revenu. Seules sont maintenues les exonérations patronales dans les entreprises de moins de 20 salariés.