Qui succèdera à Bernard Accoyer à la Présidence de l’Assemblée nationale ? Avant l’élection prévue mardi, quatre favoris, tous socialistes, se dégagent.
Ils se battent pour devenir le quatrième personnage de l’Etat. C’est dans une semaine que les députés éliront leur nouveau président. Mais le suspens prendra fin jeudi quand les membres du groupe socialiste choisiront celui ou celle qu’ils présenteront au Perchoir. Pour l’heure, deux candidats sont officiellement déclarés. Une autre se déclare «disponible» alors que la dernière fait consensus dans l’état-major socialiste mais ne souhaite pas se présenter.
Claude Bartolone
C’est l’un des déçus de la formation du gouvernement Ayrault. Malgré ses efforts pour nouer le contact entre les syndicats et François Hollande, Claude Bartolone n’avait pas obtenu le ministère du Travail. Après la défaite de Ségolène Royal à La Rochelle contre qui il ne se serait pas présenté, le député et président du conseil général de Seine-Saint-Denis a donc fait du Perchoir son lot de consolation. A presque 61 ans, ce proche de Martine Aubry et ex-fabiusien entame son huitième mandat au Palais Bourbon. Pour être le président d’une Assemblée qu’il voit comme un «pivot démocratique qui respecte l’opposition», Claude Bartolone a donc fait de son expérience son atout principal. Petit désavantage, l’élection de Bruno Le Roux (issu du même département que lui) à la tête du groupe socialiste pourrait inciter la direction du PS à promouvoir un candidat de province.
Jean Glavany
Député des Hautes-Pyrénées depuis 1993, Jean Glavany a pour lui d’être un élu provincial. «Il n'y a pas que la Seine-Saint-Denis qui a très bien voté [pour François Hollande, ndlr], d’autres départements l’ont fait aussi», a-t-il lancé hier. Pour se démarquer de ses principaux adversaires, il rappelle qu’il aurait été candidat contre Ségolène Royal. «Ce n'est pas sûr que son élection m'aurait compliqué la tâche», déclare-t-il, sûr de ses forces. A tout juste 63 ans, l’ancien ministre de l’Agriculture de Lionel Jospin peut aussi se targuer de bien connaître les arcanes de l’Assemblée nationale ; il en a été le vice-président entre 1997 et 1998. Problème, même trente ans après, Jean Glavany est toujours vu comme celui qui fut chef de cabinet de François Mitterrand à Elysée. A l’heure où le PS cherche à moderniser la vie publique, cela pourrait finalement tourner à son désavantage.
Elisabeth Guigou
Officiellement, Elisabeth Guigou, 65 ans, n’est pas encore candidate. Mais l’ancienne Garde des Sceaux a répété ce matin qu’elle était disponible pour le Perchoir. «Je suis motivée par ce poste», a redit la députée de Seine-Saint-Denis. Principal atout pour elle, être une femme. «Il faut vraiment donner un vrai signal pour féminiser l’Assemblée nationale», exhorte-t-elle, relevant que le Palais Bourbon ne compte que 27% de femmes. L’idée séduit en plus haut lieu. L’Elysée et Matignon y sont officieusement favorables tandis que Martine Aubry a clairement affirmé qu’elle souhaitait une victoire féminine. Mais Elisabeth Guigou a déclaré qu’elle aurait aimé que Ségolène Royal soit la Présidente de l’Assemblée. Elle pourrait donc apparaître comme une candidate de substitution. «Il n’y a aucun consensus autour de son nom», confirme un ténor socialiste. En cas d’échec, elle se tournerait vers la présidence de la commission des Affaires étrangères.
Marylise Lebranchu
La ministre de la Fonction publique est aujourd’hui celle qui montre le moins d’envie pour le Perchoir. «Elle m'a personnellement confirmé qu'elle ne serait pas candidate», a lâché Claude Bartolone dans l’après-midi. Pourtant, le nom de Marylise Lebranchu est celui qui fait le plus consensus. «Le Premier ministre fait pression sur elle pour qu’elle accepte», assure un cadre du PS. Il faut dire que cette très proche de Martine Aubry âgée de 65 ans a beaucoup d’atouts pour elle. Non seulement c’est une femme mais elle a été brillamment réélue dès le premier tour dans le Finistère et c’est elle qui maîtrise le mieux les rouages du Palais Bourbon. Durant la précédente mandature, elle était l’un des quatre questeurs, un poste-clé en charge des finances et de l’administration. Si elle était choisie par ses pairs, ce serait sa deuxième candidature : en 2007, c’est elle que les socialistes avaient choisi pour affronter l’UMP Bernard Accoyer.
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